Charleroi: bientôt, il n'y aura plus du tout de parking gratuit en centre-ville
En intra-ring et dans son périmètre immédiat, la capacité de parking gratuit se restreint. Débat animé au conseil communal.
Publié le 29-03-2023 à 08h06
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Le centre-ville de Charleroi a été longtemps un grand parking gratuit traversé par des voitures. Les temps changent: après la mise en place du stationnement payant suivie par les extensions successives de son périmètre, les automobilistes voient implacablement disparaître les dernières poches de parking gratuit. Derrière la gare centrale dans le quartier de la Villette, la suppression de 400 emplacements sur un terrain du SPW en dessous de la bretelle A503 (afin de construire un échangeur autoroutier) suscite une volée de bois vert. Le PTB a mené campagne pour le dénoncer. Il a mis le point à l’ordre du jour du dernier conseil communal. Sa cheffe de groupe Pauline Boninsegna s’est montrée d’une virulence rare vis-à-vis de la politique de la majorité PS-C +-Écolo qui prive de nombreux travailleurs et usagers du train de la possibilité de se parquer sans payer. Et l’on sait que ce n’est pas fini: à la ville-haute, le projet de promotion immobilière du groupe Banimmo (lire par ailleurs) fera perdre demain des centaines d’autres emplacements gratuits. Par les temps de crise qui courent, le PTB y voit une nouvelle atteinte au pouvoir d’achat des ménages. Le MR renchérit: "La Ville dégoûte les usagers d’y venir." Sur la même longueur d’analyse politique, Jean-Noël Gillard de DéFI et Nicolas Kramvoussanos (indépendant) estiment que Charleroi se tire une balle dans le pied, alors que l’attractivité du centre-ville ne cesse de se détériorer: fermeture de commerces, insécurité. L’opposition demande la création de zones de parking alternatif gratuit.
Pour Xavier Desgain en charge de la Mobilité et le bourgmestre Paul Magnette, il faut renforcer l’usage des transports en commun. "Toutes les villes de la taille de la nôtre inscrivent leur développement dans la même stratégie. Et l’abonnement mensuel de stationnement reste très abordable". Il est de 10 euros par mois (sauf zones rouges à forte pression). Pour Magnette, rien n’est plus compliqué que de changer la mobilité: or, décongestionner les centres urbains apparaît comme essentiel pour en renforcer l’attractivité. Derrière la gare, le parking payant de la SNCB est sous-utilisé. Magnette s’est engagé à voir comment en réduire les tarifs d’accès. Pour les élus de l’opposition, le report des voitures dans les rues avoisinant la gare risque de priver les riverains de places proches de leurs domiciles. Jean-Noël Gillard déplore l’absence de proactivité du collège qui agit au cas par cas. "Ici, les usagers ont été mis devant le fait accompli." Quant à l’offre de transport en commun, elle reste largement insuffisante. Une révision est en cours. Elle doit aboutir pour la fin de l’année, selon Desgain.