Charleroi: du plomb dans l'aile pour l'aire d'accueil des gens du voyage
L’aire d’accueil permanente pour les gens du voyage ne se fera pas à Gosselies. Le refus du fonctionnaire délégué vient d’être confirmé.
Publié le 25-05-2023 à 15h22
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C’est un coup dur pour la majorité communale PS/C +/Écolo de Charleroi, et en particulier son bourgmestre qui portait le projet. Paul Magnette en informe le conseiller DéFI Jean-Noël Gillard dans le dernier bulletin des questions écrites du conseil communal: le ministre wallon en charge de l’Urbanisme, Willy Borsus (MR), a confirmé le mois dernier le refus du permis pour la création, à Gosselies, d’une aire d’accueil dédiée aux gens du voyage. Pour répondre au besoin de cette communauté et à une volonté politique, un terrain avait été identifié au lieudit du Pircha, à Gosselies, en bordure du canal Charleroi Bruxelles. Il s’agit d’une parcelle du domaine de l’ancien charbonnage du Grand Conty et du Spinois permettant l’accueil de campements de 20 à 40 caravanes. La Ville a pris le temps d’étudier la faisabilité de ce projet.
Plusieurs sites dont Charleroi avait la maîtrise foncière ont également été examinés. Celui de Gosselies a été retenu du fait de son caractère enclavé, de sa topographie et de son accessibilité. Des contraintes telles que la pollution du sol, la présence de puits de mine, la localisation, la proximité des habitations ou les projets de réaffectation ont constitué d’autres critères d’analyse. Pour s’assurer de l’absence de danger, Igretec avait fait procéder à des analyses de sol et de la qualité de l’air. Toutes ont conclu à l’absence de risques sanitaires. La demande de permis avait été introduite l’an dernier: elle a donné lieu à un refus du fonctionnaire délégué, entériné par le ministre. Un dossier à oublier ? Le bourgmestre ne veut pas s’y résoudre. C’est d’autant plus dommageable que la Ville avait obtenu une promesse ferme de subsides d’un demi-million d’euros de la Région wallonne. Cette enveloppe couvrait très largement le coût d’aménagement de l’aire d’accueil: raccordement à l’électricité, à l’eau, création de sanitaires et construction d’un local pour le dépôt des déchets ainsi que d’un module de vie communautaire, sorte de salle polyvalente.
Magnette avait l’ambition de finaliser ce projet pour la fin de la mandature. Ce ne sera pas le cas. "Nous regrettons bien entendu cette décision, indique-t-il. Pour les gens du voyage auxquels nous apportions une solution d’accueil pour des séjours de quelques semaines, mais également pour notre population confrontée à des occupations non concertées, sources de tensions et de conflits. Pour la police enfin dont le rôle se résume le plus souvent au jeu du chat et de la souris."