En deux jours, Mohamed agresse deux hommes à l'arme blanche: "je ne me souviens de rien!"

La scène qui a eu lieu le 8 octobre dernier, dans la station de métro De Cartier à Marchienne-au-Pont, est digne "d’un reportage animalier" pour le parquet.

L.C.
Métro TEC
La première agression a eu lieu à une station de métro.

Et pour cause puisque Mohamed a, selon la retranscription des images par la police, "bondi" sur sa victime pour l’agresser sur les rails. Cette dernière a reçu six coups de couteau, dans le genou, le dos et les fesses alors qu’elle était maintenue au sol par Mohamed et Amine, son acolyte. Un témoin des faits décrit les deux prévenus comme étant "possédés".

Interrogé sur cette première scène qualifiée de tentative de meurtre par le parquet, Mohamed est clair: il ne se souvient de rien. "Je ne sais toujours pas pourquoi je suis en prison. Je ne me suis jamais bagarré ni utilisé de couteau", traduit l’interprète.

Quelques heures plus tard, la police carolo est de nouveau appelée pour une nouvelle agression à l’arme blanche. Cette fois-ci, ce n’est autre qu’Amine, l’acolyte de Mohamed, qui est victime d’un coup de couteau. "C’est un homme qui a assisté à une bagarre à son domicile entre Mohamed et Amine à la suite d’un différend lié aux produits stupéfiants", précise le substitut Signor.

Sur place, les policiers retrouvent le kit du petit dealer dans une sacoche: 62g de cocaïne, 1 154 €, une balance de précision et un GSM. Mohamed, consommateur de cocaïne, d’héroïne et de médicaments, conteste être un vendeur de poudre blanche.

En état de récidive, l’homme originaire du Maroc risque gros. Étant donné la présence de deux dossiers, le parquet a requis deux peines différentes: 6 ans pour la tentative de meurtre et 40 mois pour les autres faits. La même peine de 6 ans de prison est requise par défaut contre Amine, absent des débats.

"Donner un avertissement"

Pour Me Poisson, conseil de Mohamed, il n’y a pas eu de tentative de meurtre. Il s’agissait simplement d’une sorte "d’avertissement" dans un contexte qui restera à jamais flou. "S’il avait envie de lui mettre un mauvais coup, il aurait pu le faire puisque personne n’intervient et qu’il a eu tout le loisir de le planter. L’intention d’homicide n’est pas établie."

L’avocat appelle à l’indulgence et à la clémence du tribunal. Décision le 21 juin.

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