Une petite fille de 6 mois retrouvée morte dans une voiture à Gilly : sa mère l’avait oubliée à l’arrière en allant travailler

”Un drame de la fatalité”, indique le parquet de Charleroi, qui a ouvert une instruction après la terrible découverte sur le parking du Grand Hôpital de Charleroi – Saint Joseph.

Pas d’indice criminel, mais la fatalité qui est passée par là et qui plonge une famille dans un terrible deuil. Mercredi après-midi, les secours n’ont rien pu faire pour une petite fille âgée de 6 mois décédée dans le véhicule de sa maman stationné sur le parking du site hospitalier Saint-Joseph à Gilly (Charleroi).

Lors d’une conférence de presse organisée au palais de justice de Charleroi, le parquet est revenu sobrement (par respect pour les proches endeuillés) sur les circonstances de ce “drame de la fatalité”.

La mère de famille, employée au sein de l’hôpital, devait déposer son bébé à la crèche au matin. “Le papa, qui est allé à la crèche pour récupérer sa fille, s’est inquiété de l’absence de l’enfant. Il a alors appelé sa compagne et il y a eu un blanc dans leur discussion. La maman a couru vers son véhicule et a découvert sa petite fille décédée”, lance Vincent Fiasse procureur du Roi de Charleroi.

Bébé oublié sur le siège arrière: ça arrive plus souvent qu’on ne le croit

Pas d’inculpation, pour l’instant

L’autopsie du corps du nourrisson n’aura jamais lieu. Les circonstances du décès sont claires et ont été constatées par le médecin légiste descendu sur les lieux du drame mercredi en fin de journée. “L’enfant est décédé d’une hyperthermie, après être resté dans la voiture toute la journée.”

Illustration picture shows  the hospital 'Grand Hopital de Charleroi, site Saint-Jospeh', Thursday 08 June 2023, in Charleroi. Yesterday, the body of a baby was found in a car parked outside the Saint-Joseph hospital. The Charleroi public prosecutor's office has opened an investigation.
BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR
Illustration picture shows the hospital 'Grand Hopital de Charleroi, site Saint-Jospeh', Thursday 08 June 2023, in Charleroi. Yesterday, the body of a baby was found in a car parked outside the Saint-Joseph hospital. The Charleroi public prosecutor's office has opened an investigation. BELGA PHOTO VIRGINIE LEFOUR

Comme de coutume, et malgré la délicatesse du dossier, une instruction est ouverte pour défaut de prévoyance et de précaution. À l’heure d’écrire ces lignes, la maman n’est pas inculpée pour les faits. “Le bébé ne présentait aucune trace de violence et était manifestement bien soigné. Il s’agirait d’un oubli”, précise le procureur du Roi.

Toutefois, une possible inculpation au fil de l’évolution de l’instruction n’est pas définitivement exclue.

”Il y avait des gens qui pleuraient sur le parking de l’hôpital”

”J’avais rendez-vous à 17h30 à l’hôpital, mais quand on est arrivés il y avait plusieurs voitures de police, une ambulance, un SMUR, et plein de gens sur le parking face à Saint-Joseph”, témoigne une patiente, qui se trouvait sur place lors de la terrible découverte. “Des gens semblaient curieux, à regarder ce qu’il se passait, mais d’autres étaient bouleversés, se tenaient la tête, certains limite en larmes. Un garde de sécurité était d’ailleurs en retrait, l’air très mal. Une fois à l’intérieur, une des secrétaires de l’accueil était en pleurs. J’en suis encore toute remuée, la situation est choquante.”

Mais, elle aussi maman, elle ajoute : “Par contre, je pense qu’il ne faut pas juger. Je suis maman et je ne peux pas affirmer que ça ne m’arriverait pas. C’est inadmissible, c’est terrible… mais il suffit que ça arrive… une seule fois. Je compatis tellement avec les parents, ce qui leur arrive est atroce.”

”Il faudra soutenir les parents, proches et collègues”

”Il y a une maman, il y a un papa, il y a des collègues qui se réveillent sous le choc : c’est un véritable traumatisme qui va amener l’incompréhension, la culpabilité, l’impuissance et une profonde tristesse”, explique Quentin Vassart président de l’union professionnelle des psychologues cliniciens francophone sur LN24, en présentant ses condoléances aux proches. “Le rôle du clinicien n’est certainement pas de juger mais d’accompagner, de prendre soin des différents protagonistes. Travailler dans les soins de santé nous envahit l’esprit, et cette période critique pour les hôpitaux avec les rythmes effrénés rend encore plus difficile de combiner vie privée et vie professionnelle.”

Contacté, le GHdC où travaille la mère de la petite fille décédée n’a pas souhaité commenter, ni la crèche où aurait dû se trouver l'enfant. Mais une cellule psychologique est déployée pour toutes les personnes touchées par ce drame.

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