Chimay consent à l’absorption du Centre de Santé des Fagnes par le réseau HUmani
Rappelant l’importance de maintenir un hôpital efficace à Chimay, le conseil chimacien a approuvé le projet de fusion du CSF avec l’ISPPC au sein du réseau HUmani.
- Publié le 29-08-2023 à 15h18
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"ll y a quatre ans, le Centre de Santé de Fagnes a fait le choix de l’ISPCC dans le cadre de la mise en réseau des hôpitaux", remémore le bourgmestre Denis Danvoye (CLE). "Ce choix du conseil d’administration ne correspondait pas à celui de la majorité communale. Nous devons toutefois l’assumer. Le processus de fusion est en marche. L’interrompre aujourd’hui serait irresponsable", ajoute-t-il.
Denis Danvoye propose ainsi aux élus chimaciens d’approuver l’ordre du jour de la prochaine assemblée générale extraordinaire de l’Intercommunale hospitalière (AIHSHSN) prévue le 21 septembre prochain. Cette assemblée actera l’absorption du CSF par l’ISPCC, son pendant carolo, pour former le tout nouveau groupe HUmani. Pour le premier magistrat chimacien, "il faut toutefois bien faire la scission entre un processus administratif déjà sur les rails et le combat que nous devons mener en permanence au sujet des soins de santé". Il propose ainsi de voter le processus d’intégration tout en ajoutant à la délibération du conseil les points qui lui semblent essentiels "et sur lesquels nous allons continuer de nous battre", repris dans un courrier envoyé par le conseil médical aux administrateurs de l’ISPCC: "je propose d’annexer ce courrier à notre délibération".
Quel avenir pour le pôle mère-enfant ?
Parmi ces revendications se retrouve le maintien d’un véritable service mère-enfant, dans une région où il n’existe pas d’alternative satisfaisante. "La reprise de la maternité est essentielle. Prévue en juin, elle n’a pas eu lieu. Les patientes doivent pouvoir accoucher à proximité de chez elles". Le redéploiement des services médicaux essentiels, comme la cardiologie, la neurologie et un plateau technique efficace tant au niveau laboratoire qu’en médecine nucléaire constitue la base minimale à la pérennisation de l’outil hospitalier à Chimay à moyen ou plus long terme.
Ne pas se contenter d’un flux de patients de Chimay vers Charleroi
Pour l’opposition Bouge, Tanguy Dardenne n’approuve pas l’idée d’accepter la fusion "juste en annexant un papier volant". Le libéral l’assume: "Nous avons soutenu le choix de l’ISPCC, qui nous aide depuis 2005 en mettant de nombreux médecins à notre disposition, et nous l’assumons. Toutefois, l’engagement initial avec l’ISPCC prévoyait une absence de fusion. Cet accord, aujourd’hui, n’est plus respecté. Il est nécessaire de remettre le curseur au milieu". Pour le chef de file de BOUGE, il est essentiel de mettre en place une stratégie médicale claire: "Quels services déployer à Chimay ? La question du flux de patients est importante. Dans le cadre du réseau, développer des services de pointe à Chimay doit permettre d’assurer un flux de patients vers Chimay, et non uniquement l’inverse, de Chimay vers Charleroi". Il plaide également pour le rétablissement d’un véritable médecin-chef localement, "nécessaire pour recruter des médecins localisés à Chimay".
L’échevine Hélène Maufroid, médecin de profession, aurait rêvé que ce débat ait eu lieu quatre ans plus tôt: "Maintenant on est dans le train et il faut le faire fonctionner. La machine est en marche et ce qui nous devons faire, c’est assurer la qualité des soins de santé de première ligne, tout en maintenant l’emploi de proximité, de nos infirmiers jusqu’à nos techniciennes de surface. Nous ne pouvons pas perdre cette exception géographique et cet accès aux soins de santé à proximité".
À l’issue des débats, le point est approuvé, majorité contre opposition… ou presque: le conseiller Gaston Cordier, qui siège au conseil d’administration de l’hôpital, vote également pour.
Gaston Cordier (Bouge) approuve, contre l’avis de son groupe
"Je ne voterai pas ici comme le reste de mon groupe. Comme administrateur de l’hôpital, j’ai participé à l’adhésion de l’ISPCC. Le débat là-dessus est dépassé", déclare-t-il. "Je souscris à un certain nombre des choses qui ont été dites, tant par Tanguy, que par Denis et Hélène. Il importe de préserver la qualité du service médical". Pour le Dr Cordier, imaginer recruter encore des médecins spécialistes qui vont s’installer à temps plein à Chimay relève toutefois de l’utopie. "Si le CSF n’aura que deux administrateurs dans la nouvelle structure, leur rôle sera d’autant plus important. Nous devons contribuer à ce que cela fonctionne le mieux possible". Quant à annexer les revendications du conseil médical à la délibération du conseil, il ajoute à l’adresse de son chef de file: "Même si ce n’est qu’un bout de papier, il a quand même le mérite d’être là". Il conclut: "J’ai voté en C.A., je ne vois pas comment je justifierais de voter différemment aujourd’hui".