25 ans après la découverte des corps de Julie et Mélissa, la maison de Dutroux toujours sur la place de Sars-la-Buissière

Le projet de démolition semble être au point mort.

25 ans après la découverte des corps de Julie et Mélissa, la maison de Dutroux toujours sur la place de Sars-la-Buissière
©OLIVIER PAPEGNIES / COLLECTIF HU

17 août 1996, il y a 25 ans jour pour jour : les corps de Julie et Mélissa, les deux petites enlevées par Marc Dutroux plus d'un an plus tôt, sont retrouvés dans le jardin d'une maison qu'il possédait à Sars-la-Buissière, dans la commune de Lobbes au sud de Charleroi. Elles avaient 8 ans.

Le monstre les avait enterrées là, après leur mort survenue dans la cache d'un mètre sur deux qu'il avait aménagé dans sa maison de Marcinelle, à Charleroi. Mortes parce que Marc Dutroux était en prison et que sa femme, Michelle Martin, les a laissées dans la cave sans s'en occuper. C'est aussi à Sars-la-Buissière, dans le même jardin, qu'il a enterré Bernard Weinstein, un ancien complice, quelques moins plus tôt.

Les enquêteurs arrivent à Sars-la-Buissière après les confessions de Dutroux, arrêté suite à l'enlèvement de Sabine et Laetitia, qui elles seront retrouvées vivantes. On peut difficilement écrire "saines et sauves", juste "vivantes". Dutroux a expliqué qu'il a utilisé une pelleteuse pour enterrer les deux petites à quatre mètres de profondeur, et qu'il faisait croire aux filles qu'il était un "gentil" qui protégeait les enfants d'un "méchant chef de bande".

25 ans après la découverte des corps de Julie et Mélissa, la maison de Dutroux toujours sur la place de Sars-la-Buissière
©Belga - les excavations en 1996

Les images de l'excavation macabre font le tour du monde. Pour les parents de Julie et Mélissa, c'est la fin d'un long combat et d'un espoir, toujours, de retrouver leurs filles vivantes.

En septembre 1996, deux semaines plus tard, on retrouvera les corps de An et Eefje, deux adolescentes, également enlevées et séquestrées par Marc Dutroux. Toutes ont été enlevées, séquestrées et violées. Marc Dutroux était en récidive, il était sorti de prison en 1992 après une condamnation pour des faits similaires en 1986.

25 ans après la découverte des corps de Julie et Mélissa, la maison de Dutroux toujours sur la place de Sars-la-Buissière
©van Kasteel - la maison de Sars-la-Buissière en 2016

Aujourd'hui, on le sait, un projet de démolition de la maison de l'horreur, à Marcinelle, est en cours. Il devrait aboutir sur une rénovation complète du quartier et l'installation d'un jardin mémoriel fleurissant toute l'année, baptisé par les parents de Julie et Mélissa "un jardin entre terre et ciel". L'autre maison, à Sars-la-Buissière où ont été retrouvés les corps des fillettes, a aussi un projet de démolition.

Rachetée par la commune de Lobbes en 2008 pour 46.000€ - des fonds qui iront aider les victimes et leurs proches - la maison de Sars-la-Buissière est aujourd'hui une ruine. Un projet de démolition et de construction d'un mémorial et d'un verger avait été lancé par la précédente majorité CDH de Lobbes, elle aurait dû avoir lieu en 2020 mais la pandémie a ralenti les choses. Steven Royez, conseiller communal d'opposition et ancien bourgmestre CDH, a pu nous expliquer ce en quoi le projet consistait quand il était encore aux commandes: démolir la maison, pour créer quelques emplacements de stationnement - la maison se trouve sur la place du village, puis aménager le jardin pour faire un mémorial d'un côté, un verger de l'autre. Les riverains ont participé à l'élaboration de la "fiche".

Malheureusement, impossible d'obtenir une mise à jour sur l'avancement du dossier malgré des tentatives répétées. Parce que depuis lors PS-Lob2.0-Ecolo ont repris les rênes de la commune. En avril 2021, le bourgmestre Lucien Bauduin nous expliquait qu'il devait rencontrer "sous peu" les parents pour finaliser le projet. Personne n'a pu nous répondre la semaine dernière ou ce lundi.

"Notre volonté était que ce soit prêt pour le 25e anniversaire, mais nous ne savons pas pourquoi le chantier n'a pas encore été lancé", dit encore Steven Royez. "Il a d'abord fallu borner le terrain, l'assainir puisqu'il restait des déchets et une ancienne grue, puis le nettoyer parce que des arbres et plantes sauvages avaient poussé durant toutes ces années. Un permis de démolition a été obtenu pour la maison, les budgets sont prêts et une entreprise doit être désignée pour lancer le chantier. Mais depuis le changement de majorité, on ne voit rien venir. J'interpellerai le collège sur la question."

> Correction 17/08: Il s'agit de Lob2.0 et non du MR qui se trouve dans la majorité à Lobbes.

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