Retards du tram : “Un problème de confiance”
Une médiation est mise en place entre l’OTW et Tram Ardent. 15 jours pour trancher.
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Publié le 15-02-2023 à 17h28
Plusieurs mois de retard… et une salve de critiques à l’égard du constructeur représenté par le consortium Tram Ardent…
Comme nous l’indiquions ce mercredi matin : le mauvais film du chantier du tram de Liège continue en Cité ardente. Après avoir postposé la mise en circulation d’octobre 2022 à l’été 2023 puis au printemps 2024, Tram Ardent a donc déposé un nouveau planning à la Région, “pour analyse”. Il vient d’être dévoilé et, comme on pouvait s’y attendre, le constructeur y réclame de nouveaux délais, à savoir plusieurs mois supplémentaires (décembre 2023 ?) afin d’achever le chantier dans de bonnes conditions.
Interrogé en urgence ce mercredi au Parlement par les députés Diana Nikolic (MR) et Julien Liradelfo (PTB), le ministre wallon des Transports, Philippe Henry (Ecolo), a d’emblée qualifié “d’inadmissible” la situation… “Nous devons y réagir de manière responsable”, a-t-il ajouté.
Les débats furent, on l’imagine, animés et comme nous l’a encore indiqué ce mercredi le ministre, une médiation a débuté entre l’Opérateur de Transport de Wallonie (OTW) et Tram Ardent… “Elle devrait durer 2 à 3 semaines. Nous devons laisser la chance à cette procédure et ensuite voir comment nous pouvons, au niveau du gouvernement, nous saisir de ses résultats […] En tant que Liégeois, on a tous en tête le syndrome de la Place Saint-Lambert et on ne peut laisser se reproduire une telle situation”… Tout l’enjeu sera bien sûr de “faire respecter les engagements de la Région”, tant en termes d’agenda que de financement. “Car aujourd’hui, il y a un problème de confiance”.
Le timing ET les indemnités
Pour rappel, la fin initiale des travaux était prévue pour le mois d’août 2023 tandis que la mise en fonction était, jusqu’à ce jour, fixée 8 mois plus tard, au 25 avril 2024, ce laps de temps étant nécessaire pour réaliser des essais. Les questions qui se posent aujourd’hui sont donc : les nouveaux délais peuvent-ils être tenus ? Sont-ils compressibles ? Y compris pour la période d’essai ?
“Peu envisageable pour la période d’essai”, nous répond-on clairement au cabinet du ministre, “pour des raisons de sécurité”. Et toute la question sera donc, aussi, de s’accorder sur les “indemnités de retard”. Aucun euro n’est en effet déboursé par la Région tant que le tram n’est pas sur les rails. Mais le constructeur pourrait “négocier” des retards “exceptionnels”, ne lui imputant pas. Comprenons que s'il est reconnu que les délais non respectés furent causés par la crise du Covid et/ou à la guerre en Ukraine ayant retardé l’approvisionnement de certains matériaux, Tram Ardent pourrait réclamer une réduction de son retard effectif ; et dès lors toucher les montants qui lui sont dus malgré ledit retard… Le beurre et l’argent du beurre ?