Chênée : acculé, le dealer se dénonce
Le suspect ne supportait plus d’être menacé par ses grossistes car il ne parvenait pas à vendre la marchandise
Publié le 16-03-2023 à 13h46 - Mis à jour le 17-03-2023 à 14h20
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Un habitant de Chênée a écopé de 3 ans de prison avec sursis pour ce qui excède la durée de la détention préventive, mais aussi 200 000 euros de confiscations par équivalent pour avoir vendu du cannabis pendant environ deux années. Le jeudi 30 juin 2022, il s’est présenté à l’Hôtel de police de Liège pour se dénoncer ! Il transportait plus de 1 500 grammes de cannabis sur lui. Après cette visite hors du commun, l’intéressé a déclaré qu’il vendait du cannabis en grosse quantité depuis plus ou moins deux ans. Il a expliqué qu’il lui arrivait d’écouler plus ou moins 15 kg de cannabis sur une durée d’un mois. Il a aussi précisé qu’il gagnait plus ou moins 2 000 euros sur une livraison de cinq kilos de cannabis. Selon ses dires, le cannabis lui était fourni par des ressortissants albanais.
Depuis mai 2022, il a déclaré qu’il n’arrivait plus à vendre le cannabis livré par ses fournisseurs en raison de la mauvaise qualité de la drogue. Il a précisé qu’il a commencé à être menacé par ses fournisseurs. Ces derniers désiraient recevoir l’argent de la vente et n’acceptaient pas de reprendre la marchandise fournie qui n’avait pas pu être vendue. Ceux-ci se sont alors montrés particulièrement menaçants. Il a décidé de se réfugier chez ses parents avec sa compagne pour assurer leur sécurité. Mais les menaces ont continué. La situation est devenue si tendue, que l'intéressé a finalement décidé de se rendre à la police pour mettre un terme à son trafic, mais aussi échapper aux menaces.
Devant le juge d’instruction, l’homme a précisé qu’il devait à ses fournisseurs entre 15 000 et 20 000 euros. Au départ, il a participé à ce trafic comme simple chauffeur. Une analyse du téléphone portable de l'intéressé a été réalisée. Cette analyse a permis de faire le lien avec un autre dossier qui concernait une culture de cannabis et qui était à l’instruction.
Les proches de l'homme ont confirmé l’existence de menaces à son encontre et le climat tendu. Celui-ci a déclaré qu’il utilisait des applications cryptées pour mener à bien son trafic. Il a été incarcéré. Lors de sa détention à la prison de Huy, une quantité de 0,4 gramme de résine de cannabis a été découverte sur lui. Il a reconnu les faits.
Changement de vie ?
Lors de l’audience devant le tribunal, il a reconnu les faits. Il a expliqué qu’il voulait changer de vie et partir à l’étranger. Il a déclaré qu’il avait commencé le trafic de cannabis pour payer sa propre consommation puis qu’il avait été pris dans un engrenage dont il n’avait pas réussi à se sortir. Il a également ajouté qu’il avait été menacé depuis l’extérieur de la prison.
L’homme souhaitait bénéficier du statut de témoin protégé, mais, selon ses dires, le policier qui l’a entendu à plusieurs reprises l’en aurait dissuadé. Le tribunal a attiré l’attention du prévenu sur “son oisiveté et son manque d’expérience et de qualification professionnelle à l’âge de 25 ans alors que plusieurs personnes de sa famille travaillent. Il ne manquait donc pas d’exemples d’insertion professionnelle.”