Deux jours de défis pour découvrir les métiers “techniques”
Jeudi et vendredi, plus de 400 élèves se sont affrontés sur des terrains divers comme la coiffure, le secourisme, ou encore la lunetterie.
Publié le 25-03-2023 à 08h09
Les métiers techniques sont souvent mal vus, et ce n’est pas nous qui le disons. Christie Morreale, ministre de l’Emploi, demande d’ailleurs que l’on arrête de parler de “métiers en pénurie car c’est un terme péjoratif et, il faut bien l’avouer, le négatif n’attire personne”.
C’est donc dans cette optique que l’IFAPME a organisé le “Défi des talents”, deux jours de compétition pour découvrir les métiers techniques de manière ludique.
Une compétition entre dix écoles, avec plus de 430 élèves de deuxième et de troisième secondaires, le tout dans une ambiance "fun" mais appliquée. En effet, tout au long de la journée, les adolescents se sont affrontés sur une vingtaine d’épreuves inspirées des nombreux métiers enseignés au Centre IFAPME de Liège.
Défis de bijouterie, de coiffure, de photographie, de secourisme ou encore de pâtisserie, de quoi mettre en valeur des métiers qui n’attirent visiblement pas (assez) les foules.

Valoriser le métier
”Montrer aux enfants que ces formations ont du sens, qu’elles sont concrètes et qu’elles sont positives”, tel est le but de cette grande opération “Défi”, insiste Raymonde Yerna, administratrice générale de l’IFAPME.
Mais le centre souhaite également “changer la donne sur des métiers trop souvent genrés”. Ainsi, de nombreuses étudiantes ont participé à des ateliers de maçonnerie ou encore de peinture en bâtiment.

Willy Borsus, ministre de l’Économie, insiste sur le caractère essentiel de ces formations, qui “peuvent répondre aux besoins des entreprises et qui sont cruciales pour la situation socio-économique belge”.
”Nous devons mettre les jeunes en situation, nous devons cultiver cette passion du métier avec des formateurs dynamiques pour offrir une orientation complète et pour que ces jeunes puissent faire le meilleur choix de carrière possible”, déclare le ministre.
Ces formations “ouvrent le champ des possibles et la région liégeoise a besoin de talents qui pratiqueront leur métier avec passion”, s’exclame Raymonde Yerna.
Willy Borsus signale également que les formations en alternance sont “terriblement d’actualité puisque l’on compte, par rapport à l’année passée, 2,6 % d’inscriptions supplémentaires et que, en fin de parcours, neuf personnes sur dix trouvent du travail en moins de six mois”.
Ces deux jours ont rencontré un succès fou auprès des élèves qui, peut-être, considéreront s’inscrire, le temps venu, à l’IFAPME.
Le Défi des parents
Anne-Sophie Joskin, directrice générale du Centre IFAPME Liège-Huy-Verviers, espérait, avec cette compétition, lever les préjugés sur les métiers techniques qui n’ont pas toujours bonne réputation.
Des idées reçues parfois véhiculées au sein du milieu familial. “Certains élèves n’ont pas eu l’autorisation parentale pour assister à cette journée car leurs parents ne voulaient pas qu’ils ratent l’école pour ça”, déplore la directrice.
Patrick Ory, directeur du centre, déplore le fait que certains parents voient ces métiers techniques comme des “métiers de bas étage”. “Je comprends que certaines familles veuillent que leurs enfants fassent de grandes études mais, chaque jour, je m’émerveille de voir les choses incroyables que nos élèves accomplissent pendant et après nos formations”, s’exclame-t-il.
Et d’ajouter : “Par exemple, certains de nos formés en audiovisuel font leur stage chez Bouli Lanners ou chez les frères Dardenne et certains travaillent toujours avec eux, même après leur parcours”.
Une idée a donc émergé dans la tête des organisateurs du “Défi des talents”. Pourquoi ne pas organiser un “Défi des parents” ? L’occasion rêvée pour ces derniers de constater, à leur tour, “que les métiers techniques, c’est bien aussi”.