Assises Liège : Julien Broeders se dit étranger aux faits qui lui sont reprochés
Il est accusé d'avoir commis un meurtre sur Didier Bada et une tentative d'assassinat ainsi qu'un viol sur une habitante de Remicourt.
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- Publié le 18-09-2023 à 16h07
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Le président de la cour d'assises de Liège a réalisé lundi après-midi l'interrogatoire de l'accusé au procès de Julien Broeders, un habitant de Remicourt âgé de 32 ans accusé d'avoir commis un meurtre sur Didier Bada et une tentative d'assassinat ainsi qu'un viol sur une habitante de Remicourt. L'accusé nie toute implication dans ces événements.
Les faits s'étaient déroulés le 2 novembre 2021 vers 22h30. Une habitante de Remicourt âgée de 82 ans avait été agressée la nuit à son domicile. Son agresseur lui avait imposé des relations sexuelles avant de tenter de la tuer. Didier Bada, un habitant proche de l'octogénaire, avait tenté de lui porter secours, mais il avait été confronté à son agresseur et avait été tué.
Au cours de son interrogatoire par le président Philippe Gorlé, Julien Broeders a évoqué son existence à Remicourt, sa scolarité, ses activités de judo, d'escalade et de kickboxing ainsi que la séparation de ses parents. L'accusé a perdu le contact avec son père à l'adolescence.
Julien Broeders a effectué des études limitées et des activités d'apprentissage en menuiserie et en toiture. L'accusé a ensuite exercé le métier de couvreur. Mais il a aussi endossé quelques condamnations pour des faits de vols, de violences et d'alcoolémie. Julien Broeders a fait plusieurs cures de désintoxication, sans succès. Il a été impliqué dans des faits de violences envers des membres de sa famille.
L'accusé avait déjà effectué quelques petits travaux pour la victime survivante. Interrogé sur les faits, Julien Broeders a nié son implication. "Je n'ai rien à voir avec ce décès. Je l'ai appris le lendemain par mon frère et ma maman", a annoncé l'accusé.
Julien Broeders a été confronté aux éléments de l'enquête, qui a retracé son cheminement au cours de la journée précédent les faits. L'homme avait acheté de l'alcool, retiré de l'argent à un distributeur et acheté de la cocaïne chez un ami. De nombreux témoins ont attesté de sa présence dans le centre de Remicourt durant la soirée. Mais Julien Broeders prétend souffrir de trous de mémoire et ne plus s'en souvenir.
"Si c'est moi, je dois payer, mais je ne m'en souviens pas"
Ce dernier a prétendu être rentré chez lui vers 21h25 et a assuré que sa blessure au front visible ce jour-là était le résultat d'une chute en scooter. Il a avancé plusieurs versions de cette chute.
L'accusé a ajouté qu'il était chez lui au moment des faits, mais n'a pas été en mesure de justifier un trou de deux heures dans son emploi du temps, entre 21h16 et 23h13, laps de temps qui correspond au moment estimé des faits.
La victime survivante des faits a donné une description précise de son agresseur et a reconnu Julien Broeders sur un panel photographique. Confronté à ces éléments, l'accusé a prétendu ne pas comprendre et a répété qu'il était étranger aux faits.
L'ADN de Didier Bada, victime décédée des faits, a été retrouvé sous les ongles de Julien Broeders. L'ADN de la victime survivante a été retrouvé sur les vêtements portés par l'accusé. Mais l'homme a soutenu ignorer les raisons de la présence de cet ADN. Il n'a pas présenté plus d'explications sur la présence de traces de ses chaussures sur le lieu des faits.
Poussé par des avocats des parties civiles, Julien Broeders a cependant précisé qu'il est prêt à assumer ses responsabilités. "Ces faits sont cruels. Si c'est moi qui les ai commis, il faut que j'en paie les pots cassés. Mais je ne m'en souviens pas", a-t-il ajouté tout en refusant de passer aux aveux.
Les enquêteurs seront entendus durant la journée de mardi.