Houdemont: il frappe et séquestre son voisin
Un des deux protagonistes a été retrouvé ensanglanté après avoir été immobilisé avec des poignets liés par des cordes.
Publié le 14-03-2023 à 09h39
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Le paisible village de Houdemont (Habay) connaît une terrible querelle de voisinage entre deux hommes qui visiblement ne passeront pas leurs vacances ensemble. D’un côté, un jeune agriculteur vivant dans une caravane, de l’autre un solide quinquagénaire. Les deux hommes habitent à cinquante mètres l’un de l’autre. Le premier est importuné par les enfants du second qui jouent dans la rue. Le second est importuné par le bruit des machines agricoles du premier. Les deux hommes se menacent et s’insultent réciproquement. Le premier reproche au second de s’être approché par deux fois de sa caravane la nuit du 21 au 22 mai 2021 et d’avoir lancé des cailloux et des bouts de bois dans sa direction. Le second, conforté par le témoignage de sa famille, se plaint d’avoir été séquestré par le second et d’avoir subi des coups et blessures (jeté à terre, poignets attachés avec des cordes, corps ensanglanté par des lacérations avec une arme contendante…). Le premier a été placé en détention préventive pour les faits.
Lors de son interrogatoire par le juge Philippe Nazé, le principal prévenu a surpris son monde en précisant qu’il avait donné deux versions différentes aux enquêteurs, mais qu’il ne fallait retenir que la première: "J’ai donné la deuxième à la demande de mon précédent avocat qui la trouvait plus crédible. Depuis, j’ai changé d’avocat et je suis maintenant défendu par Me Moinet." On apprendra par la suite que plusieurs avocats se sont succédé à son chevet. Le substitut du procureur du roi, Yannick Rosart, ne croit pas un mot des versions changeantes présentées. "Monsieur est poursuivi pour coups et blessures et séquestration, constate-il. Il a des antécédents judiciaires dont un pour rébellion armée avec une condamnation à six mois de prison. Les conditions probatoires qui lui sont imposées sont suivies en dents de scie. Un nouveau dossier pour des faits datant du 3 décembre 2022 est à l’instruction pour une entrave méchante à la circulation avec son ami qui est décédé. Il n’y a aucune prise de conscience chez lui. Je requiers deux ans de prison et 1 600 € d’amende." Du côté de la défense, Me Dominique Moinet s’est bagarré avec acharnement: "Il y a beaucoup de zones d’ombre dans ce dossier. En justice, il faut des certitudes, or il n’y en a pas. Monsieur le Procureur du Roi manque d’objectivité. Le doute doit procurer à l’accusé. Ici, nous sommes devant une attaque en règle de l’accusé. J’invoque également l’excuse de la provocation et la légitime défense". Le jugement sera rendu le 17 avril 2022.