Judiciaire : un Bertrigeois n’a pas supporté de perdre "sa chose"
Un Bertrigeois n’a pas supporté que sa copine le quitte et encore moins qu’elle ait un nouveau copain. Il risque 3 ans de prison pour l’avoir tabassée.
Publié le 17-03-2023 à 09h18
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Un Bertrigeois de 27 ans s’est présenté en bredouillant mardi matin devant le tribunal correctionnel de Neufchâteau. La mine renfrognée, il a répondu par des phrases sibyllines aux questions de la présidente Françoise Hertay. Il est prévenu de coups et blessures sur son ex-compagne et de démolition de son mobilier.
"Nous étions en couple, mais nous ne vivions pas ensemble, lâche-t-il du bout des lèvres. Elle a décidé de rompre. Je suis allé chez elle pour qu’on s’explique. J’ai essayé de lui parler, je me suis énervé. Je reconnais les dégradations, mais je ne l’ai pas frappé, je l’ai juste empoigné. J’ai cherché l’autre qui était enfermé dans la salle de bains. C’est pour cela que je m’en suis pris à la porte en la défonçant à coups de poing."
La version de la victime est différente. "J’étais en pyjama, raconte-t-elle. Il m’a attrapé à la gorge et m’a plaqué contre le mur. Il m’a arraché mon GSM des mains, voulant le jeter dans un égout. Avant de partir, il a volé mon chien et s’est barré avec."
Une fin d’audience extrêmement désagréable
Me Anne-Catherine Mignon qui défend la victime, n’est pas tendre: "Ma cliente vit dans une permanente angoisse depuis ces faits qui date du mois de novembre. Elle a eu l’outrecuidance de signifier à Monsieur qu’elle mettait fin à leur relation. Il n’a pas supporté de perdre ce qu’il considérait comme sa chose. Il l’a encore harcelé plusieurs fois depuis les faits. Il a suivi une formation Praxis censée lutter contre la violence des délinquants. Visiblement, cela n’a servi à rien."
Pierre D’Huart pour le ministère public a rappelé les antécédents judiciaires du prévenu, qui, pour des faits similaires, a déjà subi deux condamnations de 14 et 30 mois de prison. Il est libre sous conditions. De nouveaux faits sont à l’instruction depuis lors. Le ministère public a requis trois ans de prison et 1 600 € d’amende.
Pour la défense du prévenu, Me Paul-Emmanuel Ghilsain a qualifié la relation des deux protagonistes de toxique. Il a plaidé pour que son client soit condamné à une peine de travail.
Les derniers mots ont été réservés à l’accusé. Il s’est montré extrêmement désagréable à l’égard de son ex. La présidente Mme Hertay a dû se hausser le ton sérieusement pour qu’il arrête de dénigrer la victime. Le jugement sera rendu le 11 avril.