Judiciaire : arrêtée à Martelange, l’assistante de direction pète un câble
Elle s’emporte contre les policiers qui la contrôlent le long de la N4 à Martelange. Elle prétend que ce sont les policiers qui l’ont brutalisée.
Publié le 24-03-2023 à 09h07
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La dame, la quarantaine chic et élégante, qui s’est assise jeudi matin sur le banc des accusés du tribunal correctionnel d’Arlon, n’a absolument pas le profil d’une délinquante. Assistante de direction dans une banque grand-ducale, elle est poursuivie pour outrages, menaces et rébellion. Trois policiers avec qui elle a eu maille à partir se sont portés parties civiles à son encontre et réclament des dommages moraux.
"Madame a beau se présenter comme une femme respectable, plaide Me Frédéric Gavroy, on doit bien constater que l’alcool, qui a toujours un effet miroir, révèle une face cachée. L’attitude de Madame envers des représentants des forces de l’ordre est inadmissible d’autant plus qu’elle se fait passer pour leur victime."
Le 3 décembre 2020, la police est en poste le long de la Nationale 4 qui plonge vers Martelange en direction d’Arlon. Les policiers sont alertés par la conduite anormale d’une voiture qui circule à 20 km/h d’une manière dangereuse. Ils décident de suivre la voiture pour l’arrêter dans le village et contrôler le conducteur.
Les policiers se rendent compte que la dame, blême, les vêtements en désordre, est imbibée d’alcool avec des yeux ingurgités de sang. La considérant en danger à proximité de la chaussée, ils lui intiment l’ordre de rester dans sa voiture et de présenter ses papiers. Ils se font copieusement injurier.
De crainte que la situation dégénère, ils appellent des renforts qui invitent la conductrice à se soumettre à un contrôle d’alcoolémie. Refus catégorique. Elle prétend que leur collègue lui a cassé l’épaule en lui arrachant les papiers des mains. Elle les insulte à nouveau, se cabre et exige la présence d’un médecin. Menottée, elle a été conduite au poste où elle a continué sa rébellion.
Elle dépose plainte à la police des polices
Considérant qu’elle a été victime de brutalités diverses, la dame a déposé plainte au comité P, la police des polices, qui, après enquête, a prononcé un non-lieu.
La substitute du procureur du roi, Céline Monnaie, a requis une peine de prison et une amende sans s’opposer à un sursis probatoire. Me Olivier Kock a regretté que le non-lieu prononcé "le soit après une enquête en milieu clos, entre policiers, et que les bandes des caméras de surveillance aient été effacées". "L’ivresse n’est pas contestée, plaide l’avocat. Pour le reste, tout repose sur le témoignage des seuls policiers."
Il a demandé au juge d’acquitter sa cliente ou de lui accorder la suspension du prononcé et, si le tribunal devait retenir une des préventions, de réduire fortement le montant des réclamations des trois policiers.
Le jugement sera rendu le 27 avril.