Neufchâteau : licenciements abusifs à la résidence Préfleuri ?
La CSC Services publics entend mettre tout en œuvre pour faire valoir les droits des travailleurs.
Publié le 28-03-2023 à 17h31 - Mis à jour le 28-03-2023 à 18h22
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La résidence Préfleuri , association Chapitre XII née de la collaboration des CPAS de Neufchâteau et Léglise, a procédé le 23 mars dernier à un important licenciement. En cause, selon Olivier Rigaux, président du conseil d’administration, la situation financière exigeant des mesures d’urgence pour permettre le maintien de la maison de repos. 4,55 équivalents temps plein ont donc été licenciés pour raison économique.
La CSC Services Publics, qui en juin 2022, a déposé plainte à l’auditorat du travail pour dénoncer la non-application de la législation en matière de dialogue social et de bien-être au travail, vient de monter au créneau pour déplorer les conditions de ces départs et dénoncer ces licenciements abusifs.
”L’annonce du licenciement de cinq personnes a créé un important émoi au sein du personnel, déplore Marie Tillière, secrétaire permanente soins de santé à la CSC Services Publics. Ces mères de famille ont été choquées par la méthode : arrivées le matin pour travailler, elles ont été accompagnées telles des criminelles pour vider leurs casiers et rejoindre leur véhicule sans pouvoir saluer leurs collègues.”
Selon la CSC, même si l’autorité précise dans sa communication au personnel, que sa motivation est purement économique et que les compétences et le professionnalisme de ces agents ne sont pas remis en cause, les personnes y ayant échappé sont sous le choc et la “culture toxique de la recherche de coupable”, dénoncée dans le rapport de Delta Management, n’en est que renforcée.
”Puisque ce n’est pas le professionnalisme des personnes qui a motivé leur désignation au licenciement, la CSC Services publics a tenté de comprendre le mécanisme du choix, poursuit la secrétaire permanente. Ces personnes ne sont pourtant pas les dernières engagées. Le seul point commun est le fait qu’elles ont été ou sont en incapacité de travail de longue durée, pour des raisons médicales justifiées. De plus, certaines sont à ce jour toujours sous certificat médical, et donc à charge de la mutuelle, plus de l’institution.”
La CSC regrette qu’aucun transfert n’a été proposé aux membres du personnel. Certaines personnes auraient pu, selon le syndicat, ainsi conserver un emploi au CPAS de Neufchâteau ou de Léglise.
Afin d’objectiver les dires de la direction concernant la situation financière, la CSC Services publics a demandé, à plusieurs reprises, d’appliquer la Loi organique des CPAS en matière de dialogue social et de fournir aux organisations syndicales les informations relatives aux comptes et budgets de même que la situation du personnel. “Malgré l’obligation légale, cela n’a jamais été fait. Les organisations syndicales n’ont pas été informées préalablement de l’intention de licencier, ni du mécanisme de choix des travailleurs concernés et n’ont pu poser aucune question en la matière à l’autorité.”
”Dans la situation économique actuelle, ces procédés habituels dans le chef de cette maison de repos excèdent la CSC Services publics qui mettra tout en œuvre pour faire valoir les droits des travailleurs”, conclut Marie Tillière.