Ligne 163 : “Une ligne de transport public rapide et le RAVeL peuvent cohabiter”
Le bourgmestre de Bastogne demande au ministre Philippe Henry de revoir sa copie.
Publié le 14-03-2023 à 17h18
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Une délégation de la province de Luxembourg, emmenée par les bourgmestres de Bastogne et de Libramont, accompagnée par des représentants des Amis du Rail, s’est rendue, lundi, à la gare de Kyllburg en Allemagne.
L’objectif ? Voir fonctionner la ligne de train Trier-Gerolstein, qui cohabite avec le RAVeL, mais aussi les différents aménagements réalisés le long des deux voies selon différents cas de figure, comme les rétrécissements, tunnels et contournements. L’occasion d’étudier les différentes possibilités de relier Bastogne à la gare de Libramont en associant un moyen de transport rapide au RAVeL.
”Depuis la fermeture de la ligne ferroviaire 163 entre Libramont et Bastogne en 1993, Bastogne est la seule ville belge de plus de 15 000 habitants à ne pas disposer d’une accroche ferroviaire ni d’une desserte vers les grandes villes de notre pays, déplore Benoît Lutgen. Cette situation est problématique pour les navetteurs, notamment les étudiants, les touristes et les entreprises qui souhaiteraient remplacer le transport routier par une solution plus durable.”
En 2020, le ministre wallon de la Mobilité et des Infrastructures, Philippe Henry, a annoncé le projet de création d’une nouvelle liaison RAVeL entre Bastogne et Libramont, sur la ligne 163. Si cette communication a, dans un premier temps, réjouit le collège communal de Bastogne, après analyse, il s’avère que le projet pensé par le gouvernement wallon compromet la remise en service de la ligne 163.
” Le projet wallon ne permet pas de positionner une éventuelle ligne de transport public rapide conjointe au RAVeL et ne prend pas en compte les ouvrages d’arts, comme les ponts, par exemple. L’aménagement prévu sur l’assiette de la ligne 163 et qui représente un investissement de près de 3,8 millions d’euros, est un non-sens, une aberration stratégique en termes de développement durable”, regrette Benoît Lutgen.
Le bourgmestre de Bastogne a déjà interpellé à de nombreuses reprises le ministre Henry afin qu’il revoie son projet et qu’il prévoit l’espace nécessaire pour pouvoir faire coexister les deux types de transport – voie rapide et voie lente – et les aménagements nécessaires pour contourner les ouvrages d’arts.
”Je regrette que le gouvernement n’ait pas choisi le projet bastognard pour le plan de relance européen alors qu’il aurait été accueilli positivement par la commission européenne qui porte toute son attention sur la reconnexion des transports publics, la réduction des émissions de CO2, le soutien au tourisme durable. La visite à Trèves a démontré à nouveau le bien-fondé du projet de combiner une ligne de transport public rapide au RAVeL”, conclut-il.
Le bourgmestre et le collège communal de Bastogne continuent donc leur combat et demandent au ministre Henry de revoir son projet dans les meilleurs délais.