Stent.care : un réseau social pas comme les autres créé à Mons
Des Montois vont lancer une plateforme destinée aux personnes atteintes d’une maladie chronique ou d’un handicap
Publié le 09-09-2017 à 15h50
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Des Montois vont lancer une plateforme destinée aux personnes atteintes d’une maladie chronique ou d’un handicap "Rompre l’isolement et faciliter l’entraide dans une même zone géographique, tout en offrant aux membres la possibilité de rester totalement anonymes." Voilà la mission de Stent.care définie par ses trois créateurs montois, Jérôme Clerfayt, Natan Benedetti et Lucio Scanu, qui sont partis d’un postulat simple mais alertant : "Beaucoup de gens sont touchés directement par une maladie de longue durée ou un handicap. Pour trouver des réponses à leurs questions et mieux comprendre ce qu’ils vivent, certains consultent des réseaux sociaux généralistes mais se retrouvent victimes des objectifs marketing de ces plateformes."
Pas question donc d’imiter les réseaux sociaux classiques tels que Facebook, Twitter ou LinkedIn. "Il n’y a pas de sécurisation de l’information. Les responsables de ces réseaux pourraient être tentés de les monnayer auprès d’entreprises qui auraient intérêt à être proches de ces patients" , expliquent-ils.
Les utilisateurs ciblés par ce nouveau réseau social sont bien plus variés que ce que l’on pourrait imaginer. Selon les statistiques de l’Inami, en 2015, 2.545.588 personnes souffraient d’une ou plusieurs maladies de longue durée en Wallonie (problèmes de dos, arthrose, allergie, diabète, etc.). "Notre site sera donc un espace virtuel adapté permettant la rencontre entre personnes vivant les mêmes réalités quotidiennes. Rencontrer - Partager - Améliorer - Protéger : ce sont les quatre valeurs qui forgent ce réseau."
Mais avant de pouvoir mettre leur projet sur les rails, les trois Montois doivent trouver les ressources financières nécessaires. Un crowdfunding vient donc d’être lancé. Toujours pour des raisons de confidentialité et de respect de la vie privée, le trio a même décidé de créer sa propre plateforme de financement participatif. "Ce choix peut paraître extrême, mais il est en cohérence avec la philosophie du projet Stent.care " , se justifie Lucio Scanu. "L’objectif est de rassembler le prix de la première version du réseau."
“Touché depuis ma naissance”
Lucio Scanu est l’un des trois initiateurs du projet Stent.care. Il faut dire que le Saint-Ghislainois de 48 ans est concerné par la maladie depuis toujours. “Ma rencontre avec le handicap et le monde hospitalier remonte à ma naissance, emportant toute ma famille dans un tourbillon médical. Suivront cinq années d’hospitalisation continue. À 5 ans, je quitte l’hôpital pour découvrir mon nouveau lieu de vie : la maison familiale. Bien que synonyme d’amour, celle-ci ne me protège pas de l’extérieur. Les nouvelles situations, les obstacles, et les constats sont lourds : non, tous les enfants ne sont pas porteurs d’une maladie ou d’un handicap.”
C’est là que la solitude s’est installée. “Le secret médical a empêché toute rencontre avec d’autres patients. C’est seul que j’ai affronté les grandes étapes de ma vie en l’absence d’oreilles disponibles : la socialisation, le travail, le sport, l’amour et la sexualité ont été difficiles à affronter. Je suis perpétuellement en quête de réponses.”