Le train Mons-Aulnoye, qui permet de relier Paris, définitivement supprimé
La liaison disparaîtra le 12 décembre, par manque de voyageurs selon la SNCB.
- Publié le 02-08-2022 à 08h46
- Mis à jour le 02-08-2022 à 18h04
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Le 12 décembre prochain, la gare de Mons ne sera de nouveau plus une gare internationale: la liaison Mons-Aulnoye-Aymeries, qui permet aux voyageurs de se rendre à Paris moyennant un changement de train dans la cité nordiste, disparaîtra. L'information, qui circule en interne à la SNCB, nous a été officiellement confirmée. "Nous agissons en ce sens dans le cadre de la décision de notre Conseil d'Administration et des spécifications des obligations de service public", explique Elisa Roux, porte-parole de la SNCB.
La liaison Mons-Aulnoye a été remise en route en décembre 2018, en parallèle d'une ligne Namur-Charleroi-Maubeuge, sous l'égide du ministre de la Mobilité de l'époque François Bellot. L'objectif de ces deux liaisons était de proposer aux voyageurs wallons un moyen de rejoindre Paris sans passer par Bruxelles, après la suppression du Thalys wallon en 2015. Elles offraient une alternative moins chère, voire plus rapide pour les Montois qui peuvent rejoindre Paris en 2h30 au lieu de 3h avec le Thalys. Deux allers-retours par jour, tôt le matin et en soirée, leur sont proposés.
La fréquentation de ces liaisons est toujours restée mystérieuse. Bien que fréquemment interrogés sur l'usage de ces lignes, les ministres de la mobilité n'ont jamais pu dévoiler de chiffres, la SNCB considérant ces informations confidentielles dans la mesure où les liaisons internationales sont ouvertes à la concurrence. Un opérateur privé (FlixTrain) avait d'ailleurs annoncé l'exploitation d'un Bruxelles-Paris empruntant la ligne 96 passant par Mons, mais le projet avait fait long feu.
Trop peu de voyageurs
Mais il faut croire qu'après quatre ans d'exploitation, la ligne n'a pas trouvé un public suffisant que pour assurer son maintien. "Peu de voyageurs l'utilisaient", indique la porte-parole de la SNCB. En interne, on nous dit que cette liaison avait ses habitués, notamment travailleurs et étudiants.
"Parmi les défenseurs de la ligne, certains regrettent le manque de publicité faite autour de ce moyen de transport et estiment que les chiffres de fréquentation ont fortement été influencés par les mesures prises pour endiguer la pandémie de la Covid-19", relaie Jacqueline Galant, députée wallonne.
Il est vrai que depuis 2020, cette ligne a souffert: tous les trajets ont été supprimées durant le premier confinement et d'autres interruptions étaient à déplorer par la suite. Début 2022, elle a encore connu des périodes de suppression de la fin janvier au mois d'avril. Alertée de la situation, la députée-bourgmestre de Jurbise a adressé fin juin une question écrite au ministre wallon de la Mobilité Philippe Henry, afin de lui demander s'il avait confié à la cellule ferroviaire une mission spécifique suite à la suppression de cette ligne et s'il comptait mettre en place des alternatives. A ce stade, aucune réponse n'a encore été formulée.
Si le train Mons-Aulnoye disparait, le Namur-Charleroi-Maubeuge est lui bien maintenu, mais il sera exploité différemment. "Nous sommes en cours de discussion avec les Français, notamment sur les modalités de la ligne Namur-Charleroi-Maubeuge pour lequel nous avons proposé un nouveau schéma d'exploitation." La SNCB communiquera plus en détails "le moment venu".
Troisième tentative avortée
Ce n'est pas la première fois que la SNCB ou la SNCF tentent de réactiver un trafic voyageurs sur le tronçon transfrontalier Mons-Aulnoye. Quand le Thalys a balayé les anciennes liaisons internationales, un omnibus Mons-Aulnoye a circulé de 1996 à 2000. La SNCF a tenté de remettre en place une liaison entre Quévy et Maubeuge de 2005 à 2008. Pour rejoindre Paris sans passer par Bruxelles après le 12 décembre, il restera aux Montois une option en bus: la ligne 41 reliant Mons à Maubeuge, opérée conjointement par le TEC et Stibus, l'opérateur français local.