Master en médecine à l’UMons : Magnette évoque une majorité alternative pour passer en force, Bouchez appelle au calme

Le gouvernement pourrait-il tomber, faute de consensus ? Le président du MR estime que le PS joue un jeu dangereux.

 Paul Magnette, ici en mai dernier avec Georges-Louis Bouchez.
Entre le président du PS et le président du MR, les désaccords sont criants. ©Photo News

Le projet de master en médecine à l’Université de Mons pourrait-il avoir raison de l’actuel gouvernement ? À ce stade, face à l’absence de consensus, les discussions relatives aux habilitations dans l’enseignement supérieur ont été repoussées au sein du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il faudra pourtant qu’une décision soit prise. Et pour Paul Magnette, président du PS, il n’y a pas à tergiverser.

Sur les ondes de RTL-TVI, ce dernier a confirmé sa volonté “d’aller jusqu’au bout”, quitte à “voter avec une majorité alternative au Parlement de la Communauté française parce qu’on ne peut pas empêcher le Hainaut de se développer. Nous avons besoin de cette formation à Mons.” Et de poursuivre : “J’espère que le MR pourra revenir à la raison et comprendre que l’on ne peut pas bloquer seul un dossier pour lequel il y a un consensus absolu.”

Le gouvernement en danger ?

Le bourgmestre de Charleroi rappelle que le Hainaut, et plus globalement la Wallonie, manque cruelle de médecins et que la région n’abrite aucune faculté organisant le master en médecine. “Pour des raisons que personne ne comprend, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a décidé de bloquer ça, tout seul. Ça ne va pas”, pestait encore Paul Magnette.

Des propos extrêmement forts qui pourraient mettre à mal la majorité du parlement de la FWB, constituée du PS, du MR et d’Ecolo. Dans l’opposition en effet, Les Engagés et le PTB appuient la demande de l’Université de Mons. Pour Georges-Louis Bouchez, le discours du président du PS est “populiste” et ne repose sur aucune donnée objective. “Si on écoute Paul Magnette, l’organisation d’un master a des vertus magiques !”, s’étonne-t-il.

”Il a le pouvoir d’augmenter le nombre de médecins en activité, augmente l’espérance de vie des habitants et permet le développement économique d’une région. Liège organise un cursus complet et compte moins de médecins que le Hainaut. En province du Luxembourg, où il n’y a aucune université, l’espérance de vie des habitants est de deux années de plus. On cherche des liens de cause à effet qui n’existent pas et on laisse l’émotion dominer les débats.”

Le MR maintient sa position

L’élu montois déplore par ailleurs que le débat soit “personnalisé.” “La ministre a pris une décision sur des bases objectives, a expliqué son raisonnement. Pour ces raisons, l’ensemble de notre formation politique la soutient. Un master à Mons n’améliorera pas la qualité des soins et ne changera en rien la situation actuelle, au contraire de l’augmentation du nombre Inami disponible à l’horizon 2028.”

Pour le président du MR, les solutions sont ailleurs. “En cas d’organisation d’un master à Mons, un hôpital de référence devra être déterminé. En l’occurrence, il s’agira d’Erasme. Les étudiants de master passent la majorité de leur temps d’étude en stage. Des stages qu’ils presteront à Bruxelles et pour lesquels ils koteront à Bruxelles. Ce qu’il faut, c’est libérer des places de stage dans les hôpitaux de Mons-Borinage.”

Et d’ajouter : “L’UMons dispose d’une faculté d’ingénieurs. A-t-on plus d’ingénieurs en Hainaut qu’ailleurs ? Le master a-t-il permis la création de davantage d’entreprises et donc le développement de la province ? Non. Les menaces de Paul Magnette ne permettront pas la résolution de ce dossier et je lui déconseille fortement de jouer à ce jeu. J’appelle tout le monde au calme.”

Le gouvernement pourrait-il trébucher sur ce dossier, devenu hautement sensible ? Georges-Louis Bouchez ne l’espère pas. “On ne doit pas tomber dans des logiques de facilité. Imaginez si l’on décidait, faute d’accord, de systématiquement utilisé des majorités alternatives ? Nous pourrions le faire dans le dossier de la sortie du nucléaire mais ne souhaitons pas en arriver à ça. Ce n’est d’ailleurs pas crédible dans un système politique comme le nôtre. Personne n’a à y gagner, gardons notre sang-froid.”

Loin de se laisser intimider, Georges-Louis Bouchez et la ministre Glatigny devraient donc conserver leur ligne de conduite. “Parce que le PS siffle, le MR devrait danser ? Il n’en est pas question”, répond le président réformateur.

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