Travail compliqué pour le jury du Love International Film Festival de Mons : “juger le travail de ses pairs, ce n’est jamais facile”
Les six membres du jury sont amenés à départager les dix films en compétition du Liff de Mons pour l’édition de cette année.
Publié le 17-03-2023 à 15h12
Depuis une semaine, les discussions vont bon train entre les six membres du jury amenés à départager les dix films en compétition internationale cette année au Love International Film Festival de Mons. Sous la présidence de Laura Wandel, dont le premier film “Un Monde” a été multi-récompensé aux Magritte 2022, l’acteur, notamment de “la Trêve” Yoann Blanc, la réalisatrice Anna Falguères, l’acteur français Robinson Stévenin, le réalisateur Sam Karmann et l’actrice Joséphine Draï détermineront ce samedi soir.
Quels seront vos critères pour juger la qualité d’un film ?
Joséphine Draï : “Ce qui primera pour moi ce sera toujours un bon scénario. C’est l’histoire qui compte le plus avant l’image et même l’interprétation. C’est l’histoire et la façon de la raconter qui primeront.”
Laura Wandel : “L’idéal c’est d’avoir un tout entre scénario, mise en scène, interprétation etc...”
Léo Karmann : “À partir du moment où on parle de goût, il faut essayer de le mettre de côté car nous avons tous des goûts, des sensibilités différentes. Il faut qu’on se pose une question un peu plus large et se demander qu’est-ce qu’on veut mettre en lumière ou pas. On ne donnera pas de prix à des films que l’on ne trouve pas qualitativement bon mais quand on trouve beaucoup de films très bon la question est de déterminer à ce moment de nos vies respectives ce qu’on a envie de passer comme message en remettant tel ou tel prix.”
Juger le travail de ses confrères, une mission qui n’est pas si simple que cela…
J.D. : “Personnellement, j’éprouve effectivement un certain complexe de légitimité. Qui suis-je moi, pour juger le travail de mes pairs ?”
L.W. : “Surtout lorsque, comme moi, on n’a réalisé qu’un seul film et que je sais à quel point c’est compliqué de monter un projet de A à Z. Tout l’investissement personnel que l’on y met, toutes les difficultés que l’on peut rencontrer lorsqu’on prépare un film…”
J.D. : “Confectionner un palmarès, c’est une mission que l’on nous a proposée dans un cadre particulier mais on est avant tout des spectateurs et du coup, c’est assez étrange de voir votre avis ainsi valorisé.”
L.K. : “Pour moi, je trouve absolument passionnant de voir tous ces films qu’en temps normal, on n’aurait pas forcément regardés. Mais bon, juger des films, faire un classement, c’est de la vaste blague. On nous demande un palmarès parce que cela fait partie du jeu mais ces festivals sont là pour mettre en avant des films qu’on n’aurait pas forcément vus ou pris el temps d’aller voir en salle. Notre rôle en tant que jury c’est aussi apprécier ces films plutôt que de les juger.”
L’amour est un thème universel, il revient régulièrement dans votre travail ?
L.W. : “Le mot en lui-même est déjà subjectif. L’amour, pour quelqu’un, peut très bien vouloir dire quelque chose pour quelqu’un d’autre.”
L.K. : “L’amour est un sujet inépuisable et la société actuelle le questionne énormément, le remet en question. Pendant des millénaires, il n’a pas été pris en compte à cause des préceptes patriarcaux mais aujourd’hui, même le dogme du mariage et de l’amour exclusif commence à tomber.”
Ce samedi soir, lors de la cérémonie de clôture, les différents prix seront décernés parmi les dix films en compétition à l’édition 2023 du Love International Film Festival. À cette occasion, le prix de la compétition des 400 coups sera aussi décerné de même que celui de la compétition des courts-métrages belges.