Le grand entretien de la semaine avec l'inspecteur Bertrand Caroy: "Je suis un homme comme un autre !"

Entre médiatisation et vie privée, le premier inspecteur Bertrand Caroy fait le point au travers d’un entretien à cœur ouvert.

BERTRAND CAROY MARQUAGE DES REMORQUES PAR LA POLICE BORAINE
BERTRAND CAROY MARQUAGE DES REMORQUES PAR LA POLICE BORAINE ©AVPRESS

Entre médiatisation et vie privée, le premier inspecteur Bertrand Caroy fait le point au travers d’un entretien à cœur ouvert. Il intervient régulièrement sur les plateaux de télévision, dans les colonnes des différents quotidiens ou même au sein de conférences. Une médiatisation qui lui vaut souvent d’être injustement critiqué. Et pourtant, derrière l’uniforme se cache un homme d’une gentillesse déconcertante, à l’empathie débordante. Entretien sans concession avec Bertrand Caroy, le policier le plus médiatisé de Belgique.

On vous voit fréquemment dans les médias. Pourquoi cette volonté ?

"Ça fait effectivement une vingtaine d’années maintenant que j’interviens sur les plateaux de télévision en ayant cette volonté de travailler la sécurité routière. J’ai fait mes débuts à Télé MB et je postais quelques articles dans les bulletins communaux des différentes entités boraines. Ça me permettait de donner quelques conseils au niveau de la sécurité routière. J’ai ensuite continué, car c’est un domaine qui me tient à cœur, notamment parce que l’on peut aider les gens. C’est en effet facile de dire que nul n’est censé ignorer la loi. J’estime que le policier est aussi là pour éduquer. Et ce n’est qu’ensuite que sont arrivées les émissions sur RTL-TVI, il y a déjà dix ans. Des émissions pour lesquelles nous avons un très bon retour, tant de la part de la chaîne que des citoyens. Ce qui m’a permis aussi de changer ma manière d’opérer puisque, depuis, j’explique systématiquement mon intervention à la personne que je contrôle, ce qui donne la possibilité de faire passer un message."

Cette médiatisation n’est-elle pas trop difficile à vivre ?

"Non ! Mais c’est un choix que j’ai fait et duquel j’étais conscient en débutant. C’est-à-dire que je savais pertinemment que ça affecterait ma vie professionnelle, certes, mais aussi et surtout ma vie privée. Ça a pris une telle proportion ! Je suis reconnu partout, même en vacances, à l’étranger. Pour les gens, je suis devenu une personne de référence. Il arrive fréquemment que l’on vienne me solliciter pour un problème. D’ailleurs, pour des courses qui ne devraient me prendre que quinze minutes, j’en ai pour une heure et demie (rires) . Quand je croise des enfants, ils souhaitent faire des selfies avec moi."

Les réseaux sociaux sont parfois cruels. Dans certains groupes, vous êtes fréquemment la cible de railleries lorsque les contrôles sont signalés. Comment parvenez-vous à garder votre sang-froid ?

"C’est simple, en n’y prêtant aucune attention ! C’est la bêtise humaine. Cette page Facebook, pour ne parler que d’elle, a été créée dans un autre but. Mais ça a vite dévié en chasse aux policiers. Et ce qui est fantastique, c’est que mon nom est très souvent cité alors que ce n’est pas moi qui suis à cet endroit. Et pourtant, si une personne souhaite dialoguer, ma porte est toujours ouverte. Enfin, dans des conditions normales, évidemment ! Parce que je me réserve le droit si ça va trop loin de faire appel à la justice pour les situations extrêmes. Cela étant, je dois bien avouer que la tendance est en train de changer. Le regard des gens est plus positif qu’auparavant. Et les quelques personnes qui râlent encore, c’est parce qu’elles ont quelque chose à se reprocher. Ce que je retiens, c’est le nombre de personnes qui viennent me rencontrer et me soutenir tous les jours."

Et vos proches ? Vivent-ils facilement votre notoriété ?

"C’est clair que ce n’est pas toujours évident pour eux, puisque je suis régulièrement identifié et interpellé lorsque nous sommes à l’extérieur. Ma femme et ma fille me disent d’ailleurs toujours qu’elles vont m’acheter une perruque pour me déguiser (rires) ."

Cette notoriété ne vous complique pas la tâche lors de certains contrôles ?

"Au contraire, ça nous aide même ! Ça se passe super bien avec les automobilistes. Il y en a même qui sont contents de se faire contrôler par nos services. Il y a véritablement un dialogue qui s’installe, ce qui est très important à nos yeux."

La police, c’est une passion pour vous ?

"Depuis toujours ! J’ai, depuis mon plus jeune âge, toujours voulu être policier et motard. J’ai grandi et baigné là-dedans. Mon grand-père était à la police. Mon oncle à la gendarmerie, et mon père était divisionnaire à Mons. Juste après avoir fait mon service militaire, je suis rentré à la police de Mons, avant d’arriver ici, à la police boraine."

On connaît le côté très professionnel du premier inspecteur Caroy. Comment se comporte Bertrand lorsqu’il ne porte pas l’uniforme ?

"De la même manière ! J’aime dire les choses sans détour. J’aime profiter de la vie. Je ne me joue pas un personnage parce que je porte un uniforme, au contraire. Je reste accessible et ouvert au dialogue. Je suis un homme comme un autre."

Trois questions décalées

Si vous aviez une baguette magique ?

“Que tout le monde soit heureux et que l’on puisse vivre dans une société moins individualiste, où l’on penserait un peu plus aux autres.”

Avec qui resteriez-vous bloqué dans un ascenseur ?

“Sophie Marceau ! C’est une très jolie femme, avec un charme naturel incontestable ! Elle est surtout aussi une actrice très talentueuse.”

Qui vous ferait changer de trottoir ?

“Personne ! Comme je vous l’ai confié, je suis ouvert au dialogue. Et puis, changer de trottoir, c’est montrer que l’on a quelque chose à se reprocher !”

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