Paris XL engage un détective pour attraper un receleur de parfums à Ghlin
L’homme vendait des parfums, lesquels ont été volés dans un braquage entre la Normandie et l’Algérie.
Publié le 21-03-2023 à 13h00
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Un parfum d’une maison parisienne à prix cassé ! Soixante euros, alors qu’il coûte trente euros de plus en boutique. L’offre diffusée sur Facebook est alléchante en cette période d’inflation.
La page est dénommée “Ici Petit Paris XL”. Son concepteur, prévenu d’un recel devant le tribunal correctionnel, raconte qu’il voulait rendre hommage à un quartier de son village de Ghlin, le Petit Paris, mais cette dénomination a réveillé les juristes de la chaîne de magasins Paris XL, soupçonnant un recel et une concurrence déloyale.
Ceux-ci ont lancé les grandes manœuvres pour coincer le vendeur, ils ont engagé un détective privé, une profession qui a le vent en poupe en Belgique, même si on est encore loin des personnages de fictions américains.
Vente sur un parking
“Ce dernier s’est inscrit dans le groupe Facebook, le 21 octobre 2019, et a sollicité le vendeur pour un achat. Un rendez-vous a été fixé, le 29 novembre, sur un parking à Mons et le paiement devait se faire en cash”, raconte l’avocat de Paris XL.
Le détective est allé au rendez-vous. Il a acheté des flacons qu’il a remis à ses clients, lesquels ont pu constater qu’il ne s’agissait pas de contrefaçons mais d’une partie d’un lot volé. Les parfums avaient été dérobés dans le cadre du braquage d’un camion, qui traversait la France depuis la Normandie jusqu‘à Marseille, à destination de l’Algérie. Les voleurs n’ont jamais été identifiés.
Le reste du lot a été retrouvé chez le vendeur, lors d’une perquisition. “Il y avait un autre problème, le vendeur vendait des testeurs, ce qui est interdit”, poursuit l’avocat de la partie civile.
1.500 clients potentiels
Le détective a pu remarquer que le vendait était très proactif et que son affaire marchait pas mal puisque 1500 personnes étaient inscrites sur sa page. Un préjudice de 7.500 euros est demandé, alors que le détective aura coûté un peu moins de 1.000 euros à ses clients. Le ministère public réclame une peine de 12 mois et une amende de 1.000 euros contre le prévenu.
Lors de son audition à la police, le vendeur a déclaré qu’il avait été contacté par un Français, dont il a refusé de donner l’identité, pour écouler les parfums volés par un tiers. Il s’agit donc bien d’un recel.
Me Laura Danneau a plaidé une peine de travail pour son client, lequel ne supportait plus de rester chez lui sans rien faire. “C’est un homme qui a travaillé toute sa vie, en usine et dans la restauration. Il s’est retrouvé sans emploi et s’est lancé dans une formation pour une activité de déstockage. Il a été contacté pour vendre cent bouteilles de parfum”.
Jugement début avril.