Les méthodes musclées de Charles, dealer à Hautrage, pour inciter ses clients à payer le cannabis
Extorsions, menace avec arme, Charly s’est pris pour un gros caïd. Il encourt une peine de trois ans de prison ferme.
- Publié le 08-09-2023 à 13h02
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On imagine la peur de cet homme qui est allé trouver Charles, en octobre 2020, pour récupérer le casque de son fils. Charles lui avait confisqué, car le gamin lui devait de l’argent après l’achat de cannabis. Quand le papa a réclamé la restitution du casque, Charles a sorti un petit pistolet noir et l’a pointé vers la tête du papa, l’obligeant à payer. Ce n’est pas une fiction, cela s’est passé à Hautrage.
Charles, 24 ans, se prend pour un caïd. Avec sa petite bande, il règne en maître dans son quartier, au grand désarroi de ses voisins. Même son père le craint, ce qui ne l’empêche pas de l’accompagner sur le banc des prévenus, devant le tribunal correctionnel. Les deux hommes ont détenu, vendu et cultivé du cannabis.
Cartes d’identité volées
Le 28 avril 2021, la police arrête une Audi dans le cadre d’un contrôle routier. Il y a trois hommes à l’intérieur, Charles et deux amis, dont l’un ne s’est pas présenté devant le tribunal. Une forte odeur de cannabis sort de l’auto. Les policiers fouillent l’auto et les trois jeunes. Charles détient 350 euros et des pacsons vides de cannabis. Dans ses poches, on retrouve la carte d’identité de plusieurs personnes, probablement dérobées à des gens qui lui doivent de l’argent. Cela ressemble au film de Scorsese, les Affranchis, quand De Niro confisque les papiers d’un homme lors d’un braquage.
Les policiers enquêtent sur Charles, qui utilise des moyens de communication pour son trafic, lesquels permettent aux policiers de constater qu’il gagne bien sa vie avec la drogue. Ils remarquent aussi que son papa est impliqué. Quand Charles n’est pas là, c’est son père qui vend.
Les semaines passent et Charles continue à vendre de la drogue, peu effrayé par une condamnation prononcée en 2017, et une première audition à la police dans le cadre de cette affaire. Une communication interpelle les policiers. Une dame évoque une extorsion subie par son fils à Boussu, en 2020. Charles lui a confisqué son casque et il menace de le frapper. L’enfant a peur de ce barbu, petit mais costaud. Son père se rend chez Charles et il est menacé avec une arme. Le papa donne 150 euros pour lâcher la pression quotidienne, mais le casque a été revendu.
Père et fils
Jeudi, le ministère public a requis trois ans de prison contre Charles, et ses méthodes de voyou. Son ami absent encourt deux ans de prison. Une peine de 18 mois de prison a été requise contre le papa.
Me Lebas raconte que Charles, qui a arrêté l’école à quinze ans, a repris une formation et qu’il ne consomme plus de drogue. Le jeune homme raconte qu’il a eu de nombreux clients et que son trafic lui a rapporté des milliers d’euros. Un sursis probatoire, celui de la dernière chance, est plaidé.
Me Buidin a plaidé la même chose pour le père. “Il dit qu’il a arrêté de vendre, il y a plus de deux ans, et qu’il a conseillé à son fils d’arrêter de faire des conneries”.
Jugement le 5 octobre.