Ce n'est pas sur l'air de "Tout va très bien Madame la Marquise" qu'a été abordé le dossier de Recotri au Parlement wallon, mais on aurait pu presque entendre fredonner la chanson dans l'enceinte. Le député Jean-Pierre Lépine (PS) y rapportait le calvaire subi par les riverains de cette entreprise basée dans le zoning de Ghlin, à quelques mètres seulement d'habitations: bruits, vibrations et autres poussières empoisonnent leur quotidien.
Ces derniers jours, les nuisances étaient même plus fortes que d'habitude. Et les riverains ont surpris des activités de concassage en extérieur, ce qui n'est théoriquement pas autorisé par le permis délivré à l'entreprise.
Concernant ces activités anormales, la ministre wallonne de l'Environnement, Céline Tellier, a expliqué que l'entreprise a fait procéder au broyage de déchets issus de la démolition d'un ancien bâtiment situé sur le site. "Cette opération temporaire est effectuée sous couvert d'une déclaration autorisant l'opération de broyage des déchets inertes issus de cette démolition", a ajouté la ministre, précisant qu'après contrôle, il apparaissait que Recotri avait bien respecté les conditions de cette déclaration temporaire. L'entreprise avait une douzaine de jours pour déroger au permis à partir du 11 janvier. Neuf jours plus tard, le Département de la Police et des Contrôles (DPC) effectuait une visite sur place et constatait que le broyeur avait été rentré à l'intérieur de l'établissement.
Reste que les nuisances que les riverains disent subir ne sont pas ponctuelles. Ils s'inquiètent pour leur santé et, par la voix du député Lépine, se demandent que fait la police de l'Environnement? Excédés, ils ont d'ailleurs menacé de bloquer l'accès à l'entreprise.