Namur : la solidarité traverse l’Ukraine pour Noël
L’ASBL Solidarité Ukraine-Namur a envoyé un camion humanitaire en Ukraine avec un petit plus cette fois: quelque 200 boîtes à chaussures remplies d’amour pour donner du baume au cœur à des petits Ukrainiens en cette période de Noël.
Publié le 24-12-2022 à 09h48
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/T5HPZUQBIBBWRJJWLWGGUSFYCY.jpg)
Bientôt dix mois que la guerre en Ukraine a éclaté. Même si les aides affluent moins qu’au début, les associations qui s’étaient créées dans la foulée ne les oublient pas. Parmi celles-ci, l’ASBL Solidarité Ukraine-Namur, fondée par Vladimir Kibardin, un Belgo-Ukrainien vivant à Bouge, et sa compagne Sophie Hubert.
Au départ, les dons abondaient tellement que l’ASBL avait loué un entrepôt à Saint-Servais pour pouvoir tous les entreposer. Puis, la location devenant trop coûteuse pour les dons qui faiblissaient, le hangar a fermé fin septembre. Mais l’ASBL a gardé un container au même endroit. "Derrière, il y a un appentis de 30 m2 où les bénévoles préparent les paquets destinés à l’Ukraine. Ils y sont une fois par semaine, explique Sophie. On a aussi des voisins solidaires qui nous ont prêté un espace pour préparer les palettes de dons. On réceptionne également des colis à la maison."
Avec l’aide infaillible des bénévoles, Vladimir et Sophie ont rempli un nouveau semi-remorque humanitaire (le sixième !) qui est parti mercredi vers l’Ukraine. Période de Noël oblige, des élèves ont préparé environ 200 boîtes à chaussures remplies de douceurs et de petites attentions, le tout emballé comme des paquets cadeaux. "Ce sont des enfants de primaire de l’Athénée royal de Gembloux, de la Maison des enfants de Buzet et d’une école de Floriffoux, indique Sophie. Ils y ont mis des choses à manger, des lettres et des cartes postales avec des petits mots en Ukrainien, pour réchauffer les cœurs. Cette année, Noël tombe le 25 décembre en Ukraine, en même temps que chez nous. D’habitude, c’est décalé de plus ou moins quinze jours car ça dépend du calendrier orthodoxe."

De Loutsk à Kharkiv
Anatolii, le conducteur du poids-lourd, est Ukrainien et se rendra jusqu’à Loutsk, au nord-ouest. L’ASBL namuroise travaille depuis le début en partenariat avec la Fondation Mémoire des générations qui prendra en charge une majorité des dons. " Ils sont retriés et dispatchés au plus près du front, à l’est du pays, pour être déposés surtout aux militaires et aux personnes restées sur place qui ne souhaitent pas quitter leur domicile et qui sont souvent âgées ", précise Sophie. Une autre partie sera acheminée par Ruslana, une jeune Ukrainienne que nous avions rencontrée à Dorohusk, près la frontière entre la Pologne et l’Ukraine le 5 mars dernier. "Avec l’International Charity Foundation pour laquelle elle travaille, elle viendra chercher les colis en camion et les apportera à Kharkiv, au nord-est." Les colis seront distribués entre autres à des hôpitaux, des familles et d’autres associations qui aident les réfugiés. Les boîtes à chaussures seront offertes aux enfants d’un orphelinat de Lviv (à l’ouest, au sud de Loutsk).
Poursuivre la mobilisation
Avec la crise de l’énergie, qui a contraint beaucoup de monde à se serrer la ceinture, le temps qui s’est écoulé et les autres préoccupations du moment qui animent les esprits, l’ASBL peut-elle encore compter sur des dons ? Des gens font encore preuve de générosité à leur échelle mais une importante partie des dons provient d’entreprises du Namurois, qui préfèrent rester dans l’ombre.
L’une d’elles fournit depuis le début de nombreuses palettes de compotes ou de pots de confiture, une autre procure des grands paquets de riz et une troisième offre de la nourriture pour les animaux de compagnie. "Ça permet d’avoir de l’alimentaire en grande quantité. En parallèle, des particuliers nous amènent du matériel de bonne qualité. Dernièrement, on a reçu des gants, bonnets, pulls thermiques, couvertures… Un monsieur pensionné qui avait un commerce auparavant nous a par exemple donné un stock de vêtements chauds de bonne marque, relate Sophie. Des particuliers font aussi le tour des pharmacies pour trouver des compresses, des antiseptiques, des bandages et des médicaments qui restent nécessaires."
Les dons financiers sont toutefois moins importants qu’au début. C’est pourtant cela qui permet notamment à l’ASBL de gérer la logistique, de payer le chauffeur, le carburant, et de tenir sur la longueur. En 2023, elle poursuivra ses collaborations avec d’autres structures belges d’aide aux Ukrainiens. Elle a divers projets en tête et continuera à mobiliser les troupes pour remplir d’autres camions. Ce 6e transport devrait arriver le jour du réveillon de Noël. Son souhait pour l’année qui arrive ? Qu’on n’oublie pas les Ukrainiens.
Infos: page Facebook et site Solidarité Ukraine-Namur.