Mesures durcies aux clubs de tir à Andenne: la ministre suit la Ville
La ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, a suivi la Ville d’Andenne qui a décidé de durcir les mesures destinées aux clubs de tir pour limiter les nuisances sonores.
Publié le 23-03-2023 à 05h50
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Le 27 juillet 2022, les clubs de tir de Vezin et de Chérimont avaient introduit un recours auprès de la Région wallonne contre l’arrêté du collège communal modifiant les conditions d’exploitation relatives aux bruits du permis (permis unique accordé en 2013 à Vezin et permis d’environnement en 2010 à Chérimont) afin de limiter l’impact des établissements sur le voisinage et la faune sauvage.
Comme nous l’évoquions dans notre journal du 21 septembre 2022, les conditions avaient été durcies: le tir était interdit le dimanche et les jours d’ouverture des clubs avaient été limités. La Ville imposait aussi un maximum de 200 tirs par heure en semaine et de 60 tirs par heure le samedi. La détonation ne pouvait pas excéder 60 dB.
Ce recours a été examiné par le cabinet de la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier (Écolo), et cette dernière va dans le même sens que la Ville d’Andenne. D’après le cabinet ministériel, les informations contenues dans les études acoustiques fournies par l’exploitant ne sont pas suffisantes pour rassurer la Ville et les riverains au niveau du bruit.
Choisir la bonne porte
Suite à cette décision, les deux clubs de tir disent analyser la décision ministérielle et les possibilités qui s’offrent à eux: recours au conseil d’État, nouvelle demande de permis incluant une autre étude acoustique, tribunal civil, appel à un médiateur, etc.
Le recours devant le conseil d’État semble s’imposer davantage mais les responsables doivent en discuter avec leur avocat, spécialisé dans les questions liées à l’environnement. "Il y a plusieurs portes, il faut choisir la bonne", indique Geoffroy Laurent, un des responsables du club de tir de Vezin et gestionnaire de celui de Chérimont.
Il déplore le manque de dialogue avec la Ville et le fait que les conditions qu’elle impose vont nettement plus loin que celles requises pour les établissements de ce type (établissement de classe 2 dans ce cas). "C’est injuste et surtout non fondé, estime Geoffroy Laurent. Les restrictions sont tellement sévères qu’on ne sait plus rien faire."
Auparavant, le club de tir de Chérimont fonctionnait sept jours sur sept. Désormais, ce n’est plus que trois jours. Les clubs sont ouverts le jeudi, le vendredi et le samedi de 10 à 12h et de 14 à 17h. "Et à Vezin, on gagne une heure de plus", signale la responsable. Mais ça reste un manque à gagner.
Le club vezinois, où l’on peut pratiquer tant le tir sur cible que le tir aux clays, compte 800 affiliés. Quant à celui de Chérimont, il comptabilise environ 560 affiliés et n’est dédié qu’au tir aux clays. "Au domaine de Chérimont, une trentaine de personnes travaillent de manière directe ou indirecte. On génère de l’emploi, du tissu social et on fait fonctionner l’économie locale", souligne encore Geoffroy Laurent. D’où la nécessité selon lui que l’activité se poursuive.
Il ajoute que les riverains sont la principale préoccupation des responsables des clubs de tir et qu’ils souhaitent poursuivre le dialogue aussi bien avec eux qu’avec la Commune.