Elles extorquent 7 000 euros à un jeune handicapé
Celui-ci a fait une tentative de suicide depuis les faits
Publié le 24-03-2023 à 15h14 - Mis à jour le 24-03-2023 à 17h23
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Le parquet de Namur a requis vendredi des peines de 3 et 1 an de prison à l’égard de 2 prévenues accusées d’extorsion en bande et d’abus de faiblesse.
En 2017, le fils de la principale prévenue fréquentait une école namuroise d’enseignement spécialisé. Quand il s’est rendu compte qu’un condisciple atteint d’autisme provenait d’une famille aisée, il l’a forcé à financer divers achats dont il a bénéficié, mais aussi sa mère et la compagne de celle-ci, la seconde prévenue. Plusieurs consoles, des téléphones, des bijoux, un scooter, ont été achetés en l’espace de 2 jours, pour une somme avoisinant les 7 000 euros. La victime a été menacée d’être “plantée”, d’être jetée sous une voiture. Elle s’est donc exécutée. Depuis, le jeune a fait une tentative de suicide et est interné. La principale prévenue estime pour sa part que des cadeaux lui ont été faits de la part d’un jeune qui voulait faire plaisir à ses amis.
L’avocat de la partie civile réclame le remboursement des 7 000 euros extorqués et un dommage moral de 500 euros. “La victime a un QI de 43. Depuis les faits, son monde s’est écroulé, il a perdu pied et son état de santé s’est dégradé. Il apprenait l’autonomie à l’époque, mais, aujourd’hui majeur, il n’est plus en mesure de s’assumer en dehors du noyau familial.”
Le substitut Lengrand, outre les peines requises, réclame 5000 euros de confiscation aux deux prévenus, ainsi que la confiscation des objets achetés avec l’argent extorqué. Le substitut estime que la victime était “un oiseau pour le chat” et que les prévenues ont “flairé le bon filon”.
Me Comps, avocate de la prévenue contre qui un an de prison est requis, rappelle que celle-ci est également une personne vulnérable, victime de coups et de privations de la part de son ex-compagne, la deuxième prévenue du dossier sous l’emprise de laquelle elle se trouvait. “Sa capacité de discernement dans le cadre des faits commis posant question”. Une suspension probatoire du prononcé de la condamnation est plaidée.
Jugement le 28 avril