Stationnement: à Namur, près de 50.000 véhicules pris en défaut sur 6 mois avec la scan-car
Mis en circulation l’été dernier, le véhicule équipé de caméras a fait grimper les statistiques de redevances, entre juillet et décembre 2022. Le contrôle du stationnement s’est notamment renforcé dans les zones bleues, à la satisfaction de la Ville qui dresse un premier bilan du dispositif.
Publié le 25-03-2023 à 08h15
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Avec la scan-car, la douloureuse prune ne s’exhibe plus sur le pare-brise, elle arrive directement dans la boîte aux lettres des contrevenants, une quinzaine de jours plus tard. Voilà un peu plus de six mois que l’automobile équipée de caméras ANPR (qui lisent les plaques d’immatriculation) sillonne les rues namuroises et contrôle le stationnement des véhicules. Une flasheuse habitude qui vient de faire l’objet d’une première évaluation. Le bilan est positif, indique la Ville de Namur. "La scan-car rencontre les objectifs que l’on s’est fixés au départ", déclare l’échevine de la Mobilité, Stéphanie Scailquin (Les Engagés). "On cherche à contrôler le plus justement possible et non pas à faire du chiffre", renchérit Samuel Renaud, responsable du contrôle du stationnement sur le territoire communal.
Lorsqu’il a été question de se doter d’un tel engin, l’une des motivations affichées était de parvenir à une meilleure couverture des zones bleues. Le contrôle y était jugé défaillant en raison, notamment, de leur éloignement géographique. Ce qui ne permettait pas une présence accrue de la brigade pédestre. D’autant qu’il est souvent nécessaire de passer deux fois dans un quartier figurant en zone bleue pour repérer un conducteur en défaut de disque. La scan-car a montré son efficacité. La preuve en chiffres. Entre août et décembre 2022, 26 871 contrevenants ont été identifiés en zones bleues contre 17 623 au cours de toute l’année 2021. "Elle détecte l’infraction via l’immatriculation d’un véhicule qui n’a pas bougé, en effectuant deux passages espacés de 3h dans une zone", dit Samuel Renaud.
Dans les zones avec horodateurs, les statistiques sont moins parlantes mais tout aussi satisfaisantes pour les autorités avec 21 951 redevances émises entre août et décembre 2022, contre 10 432 sur la même période, en 2021.
L’humain toujours en coulisses
"Ces chiffres sont à prendre avec des pincettes, nuance toutefois le responsable. Au final, entre 25 et 50% des redevances émises sont confirmées." Tous les constats d’infraction ne débouchent donc pas sur l’envoi d’un bordereau de payement. Un premier tri est effectué en interne par des agents du service stationnement avant transmission au département de la gestion financière.
Exemple d’une subtilité qui échappe au véhicule sanctionnateur et qui fait l’objet d’une correction humaine: lorsqu’une plaque est flashée alors que le conducteur se trouve encore à la borne de payement. "On laisse une latitude de dix minutes", indique Samuel Renaud. Autre cas de figure: celui des usagers, notamment les personnes à mobilité réduite, qui peuvent prétendre à faire immuniser leur véhicule mais qui n’ont pas entrepris les démarches nécessaires. La scan-car fonctionnant par interrogation des bases de données à disposition n’a forcément aucune capacité de déduction. "Les images sont donc refiltrées par nos agents", dit Samuel Renaud. "C’est la preuve que la scan-car n’est pas un dispositif totalement déshumanisé. Il y a des êtres humains en back-office, embraye Stéphanie Scailquin. Et il n’y a eu aucune perte d’emploi."
Les missions des membres de la brigade pédestre ont néanmoins été amenées à se diversifier. En décembre, les agents n’ont émis que 434 redevances contre 2 612 en juin, le mois précédant l’arrivée de la scan-car. Outre le travail effectué en coulisses, ils continuent à occuper le terrain et se concentrent sur des infractions plus graves en matière de stationnement.
Les réclamations en hausse logique
Il fallait s’attendre à ce que la courbe des réclamations suive celle des redevances. Elles sont en hausse avec un total de 2 143 requêtes comptabilisées entre août et décembre 2022. Néanmoins, au regard de la proportion de plaintes reçues par rapport au nombre de redevances émises, c’est un statu quo. Les pourcentages sont similaires à ceux enregistrés sur la période précédant la mise en circulation de la scan-car et tournent autour des 4%.
L’extrême efficacité de la scan-car a également un impact non négligeable sur les caisses de la Ville. Une réalité financière pourtant reléguée au second plan lorsqu’il est question d’aborder la pertinence du dispositif. "L’objectif est de mieux contrôler le stationnement pour permettre plus de rotation des véhicules, empêcher les voitures ventouses et donc agir sur la dynamique commerciale de la ville", conclut Stéphanie Scaiquin.