Sambreville : Yvette, 90 ans, aux petits soins des boules de poils du parc d’Auvelais (Vidéo)
Yvette Houdy, c’est la femme aux chats de Sambreville. À 90 ans, elle revient sur une vie consacrée à la protection des animaux et des boules de poils du parc d’Auvelais. Portrait.
Publié le 26-03-2023 à 06h00
Yvette Houdy, c’est un personnage bien connu des villages d’Auvelais et de Tamines. En racontant son histoire, sa vie et les années passées à soigner des animaux à Sambreville et, surtout, les chats errants du parc d’Auvelais, elle ne s’est pas assise une fois. Nonagénaire, elle a de l’énergie à revendre. "Les animaux, c’est toute ma vie, commente celle que l’on surnomme la femme aux chats ou encore Madame Cinéma. Elle a travaillé comme ouvreuse à l’Eldorado de Namur. Un jour, mon amie Fernande m’a dit: Yvette, va voir ce qu’il se passe dans le parc. Il y a une vingtaine de chats qui se promène. Tous les chats étaient malades ! Mon cœur a craqué (sic). J’ai appelé un vétérinaire. Nous les avons tous attrapés un à un en mettant des sardines dans les cages. Nous les avons soignés, vaccinés et stérilisés. Depuis lors, j’essaie de me rendre tous les jours au parc. Et ce, depuis maintenant 20 ans." Ce n’est pas son âge qui l’empêche d’aider ces boules de poils. "Je m’habille, j’enfile mon manteau, je prends ma canne et je pars. Tous les chauffeurs de bus me connaissent. Ils me déposent devant le parc pour que je soigne mes bêtes."
Chez elle, d’abord à Auvelais et aujourd’hui à Tamines, elle a recueilli plusieurs chiens. Des animaux dont les propriétaires souhaitaient se débarrasser. Elle a gardé une photo de chaque animal qu’elle a choyé durant des années dont un chimpanzé et un pigeon voyageur (voir cadrée). "Attention car quand je parle d’eux, je pleure. C’est beaucoup d’émotions d’autant que j’ai récemment perdu mon petit bichon…" Ce chien, elle l’avait récupéré chez son propriétaire qui le laissait dans une cage. "Une cage Monsieur, vous imaginez ? Regardez dans quel état il était le jour où je l’ai récupéré (NDLR: elle nous montre la photo) . Le pire, c’était mon Shih Tzu. Quand je suis arrivée chez sa maîtresse, je lui ai dit que je venais pour le chien. Elle m’a dit: “Prenez-le, je n’en peux plus parce qu’il fait pipi sur mon tapis d’Orient !” Ce que j’ai remarqué en vingt ans, c’est que beaucoup de personnes achètent des animaux, se rendent compte qu’ils ne peuvent pas s’en occuper et les abandonnent. C’est incompréhensible."
"Il n’y a pas une autre folle comme moi"
Fêtée récemment par le maïeur Jean-Charles Luperto pour ses 90 ans, Yvette Houdy n’a pas l’intention d’arrêter son combat pour le bien-être des animaux. "Mes voisines se fâchent souvent car elle voudrait que je pense plus à moi. Elles n’ont pas tort mais je leur réponds à chaque fois que j’ai vécu la guerre et que je sais ce que c’est de se priver. Et pour les animaux, je n’arrêterai jamais !" Malheureusement, elle n’a trouvé personne pour prendre la relève. "Tout simplement parce qu’il n’y a pas une autre folle comme moi, sourit l’incroyable nonagénaire. C’est triste mais je ne peux rien y faire."
Pour fêter le cap des 90 ans, Yvette Houdy a été saluée par le bourgmestre, Jean-Charles Luperto, lors du carnaval de Tamines. "Il me dit toujours:"Longue vie à Yvette !"Je pense qu’il a peur que je meure (rires)."
Le plus beau cadeau qu’elle aimerait recevoir, c’est un mot de sympathie des anciens maîtres des animaux qu’elle a recueillis ou même simplement des Sambrevillois. "J’aimerais qu’ils me remercient pour tout ce que j’ai fait pour les animaux en m’envoyant une petite carte pour mon anniversaire. Ils peuvent aussi me téléphoner ou frapper à ma porte. Ils sont les bienvenus !"