4 mois de prison avec sursis pour la bourgmestre de Somme-Leuze, Valérie Lecomte
Valérie Lecomte est reconnue coupable d’homicide involontaire pour avoir mortellement percuté une piétonne
Publié le 25-10-2021 à 18h37
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Ce lundi, le tribunal de police de Marche a condamné la bourgmestre de Somme-Leuze, Valérie Lecomte, à 4 mois de prison - dont 3 mois avec sursis - pour un accident de circulation mortel survenu le 16 juillet 2020 à Marche. Une dame âgée de 84 ans, Monique Doppagne, avait été percutée par une voiture alors qu’elle traversait à pied avec son déambulateur le boulevard urbain à hauteur du home Libert, où elle résidait. La victime est décédée des suites de ses blessures. La bourgmestre de la commune voisine de Somme-Leuze était au volant et a été renvoyée, en tant qu’automobiliste devant le tribunal de police, pour répondre de cet accident.
Valérie Lecomte, si elle reconnaissait avoir percuté l’octogénaire, contestait toute responsabilité. La bourgmestre de Somme-Leuze avait expliqué que la dame avait traversé en dehors d’un passage pour piétons et que le choc, sur la gauche du véhicule, a eu lieu au moment où elle l’apercevait.
Devant le tribunal, son avocat, Me Alexandre Wilmotte avait d'ailleurs plaidé l'acquittement. "Madame Lecomte n'a pas une vision tronquée de l'accident et elle n'a aucun intérêt à raconter autre chose", avait avancé le conseil devant le tribunal lorsque le dossier avait été plaidé le mois dernier. "Elle assume des responsabilités et elle assume ses responsabilités."
Mais autant les parties civiles que le ministère public ont réfuté la version selon laquelle la victime aurait pu avoir une part de responsabilité. "Nous ne sommes pas en présence d'un enfant qui surgit mais bien d'une dame âgée se déplaçant avec un déambulateur", avait relevé e Me Michel Ghislain, conseil des proches de Monique Doppagne. "On maintient aussi que la victime aurait traversé en dehors d'un passage pour piétons mais elle aurait dans ce cas dû passer au-dessus d'un terre-plein avec un déambulateur."
Pour la représentante du parquet, la substitut Pascale Robert, il y avait eu une "faute minimale de manque de réflexion ou d'anticipation".
Le ministère public avait requis une peine de 3 mois de prison avec éventuel sursis, soit la peine minimale. Le tribunal, à l'examen du dossier, retient que la victime traversait bien sur un passage protégé. Concernant Valérie Lecomte, le jugement note qu'"elle tente maladroitement de justifier son comportement et contredit les éléments du dossier pourtant irréfutables". En l'absence d'antécédents, le sursis est accordé pour trois mois de prison mais il s'agit d'un sursis partiel pour une peine totale de 4 mois - soit un peu plus que ce réclamait le parquet - car, justifie le tribunal, la prévenue a persister "à contester sa responsabilité pourtant clairement engagée". Une déchéance du droit de conduire d'une durée de 4 mois est aussi prononcée. Valérie Lecomte dispose toujours de la possibilité d'aller en appel.
Sebastien Etienne