Terrasses à Dinant : “la tentation de déborder un peu est grande”, selon le bourgmestre
Mardi, les ouvriers communaux ont procédé au démontage de la terrasse du Saxophone, place Reine Astrid. L’occasion de se pencher sur le respect du règlement en vigueur.
- Publié le 02-06-2023 à 16h50
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La terrasse du Saxophone, un établissement horeca de la place Reine Astrid, à Dinant, a été démontée par les services communaux, mardi matin. Une opération réalisée en présence de la police, afin que tout se passe dans le calme. “On demandait depuis longtemps à l’exploitant d’entretenir sa terrasse car l’extérieur était vétuste avec des panneaux en mauvais état qui se détachaient”, commence le bourgmestre Thierry Bodlet. “On lui avait par ailleurs demandé de rectifier la surface qu’il occupait (54m²) alors que l’autorisation ne portait que sur 40m². De plus, il y a récemment eu un changement d’exploitant et l’autorisation pour cette terrasse n’était pas à son nom. Enfin, la Région wallonne, propriétaire de la place Reine Astrid, souhaite effectuer des réparations à ce niveau. Des pavés se déchaussent. Ils prévoient de les enlever pour remettre du tarmac et, dès que possible refaire la place avec des pavés”, poursuit Thierry Bodlet. Autant de raisons qui justifient le démontage.
Le maïeur précise qu’il avait été demandé plusieurs fois à l’exploitant de démonter sa terrasse, y compris par recommandé, en vain. “Il a introduit un recours en suspension devant le Conseil d’État et il a perdu. On lui a alors laissé jusqu’au 15 mai pour la démonter, faute de quoi on le ferait nous-mêmes. Cela n’a toujours pas été fait. Dès lors, nous n’avons pas hésité à le faire nous-mêmes, à ses frais, risques et périls. ”
Thierry Bodlet l’assure, c’est la première fois qu’une telle décision est prise par la Ville de Dinant au sujet d’une terrasse. Néanmoins, des remarques ont déjà été faites à d’autres exploitants horeca pour occupation abusive du domaine public, par exemple.
”Faire respecter le règlement ? Ce n’est pas facile”
Afin d’éviter tout abus, les règles applicables aux terrasses situées sur la zone d’activité Horeca de la Croisette et aux terrasses situées ailleurs sont harmonisées et contenues dans un seul règlement (Ndlr : de 27 pages), adopté par le conseil communal en novembre 2019. “L’occupation abusive du domaine public, c’est ce qu’on rencontre le plus souvent comme infraction. Les surfaces des terrasses sont délimitées et cela ne peut pas déborder. On ne va pas en faire une maladie si cela dépasse de 5cm. Mais dans certains cas, il arrive qu’il n’y ait plus assez d’espace pour circuler sur le RAVeL ou sur le trottoir. Ça, ça ne va pas. ” Dans d’autres cas, ce sont les clients eux-mêmes qui mettent l’exploitant en défaut en changeant leur siège de place, tenté par la vue sur la Meuse.
Le document qui régit les terrasses prévoit par ailleurs une uniformité esthétique entre celles-ci. Les exploitants ne peuvent pas installer ce qu’ils veulent. “Or, il arrive que certains ajoutent des casiers, des poubelles qui attirent les guêpes, des dessertes et d’autres choses qui ne sont pas prévues. ”
La police et la Ville veillent au bon respect de ce règlement. Difficile à faire appliquer ? Réponse maïorale : “Les infractions criantes sont commises par une minorité d’exploitants. Mais la tentation est grande de déborder un peu de la surface autorisée. Ce règlement n’est pas facile à faire respecter, mais cela fait partie de la gestion communale au quotidien… ”