La police du Tournaisis voudrait des radars-jumelles, Vias aussi, mais…

Il semblerait que, du côté politique, l’adoption de radars-jumelles par les services de police ne soit pas à l’ordre du jour. D’autant qu’il existe d’autres moyens tout aussi efficaces et moins contraignants, selon la ministre Debue…

Vincent Dubois
 Verra-t-on un jour des policiers belges utiliser des radars-jumelles comme c’est le cas en France?
Verra-t-on un jour des policiers belges utiliser des radars-jumelles comme c’est le cas en France? ©Com.

Après avoir été interpellé par des policiers qui souhaiteraient pouvoir utiliser des radars-jumelles pour contrôler la vitesse des véhicules dans certaines zones du Tournaisis, le bourgmestre de Tournai, Paul-Olivier Delannois, a interrogé à ce sujet la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden.

Laquelle a répondu que ce type d’outil ne peut être homologué chez nous car il ne répond pas à tous les critères définis dans l’arrêté royal régissant cette matière. Une homologation impliquerait donc une modification préalable des dispositions légales. L’exécution de cet arrêté incombe aux ministres ayant dans leurs compétences la Justice, l’Économie et la Sécurité routière. Le premier magistrat tournaisien s’est alors tourné vers la ministre wallonne de la Sécurité routière, Valérie Debue.

Un gros défaut : le radar-jumelles nécesite des hommes sur le terrain…

Cette dernière précise pour sa part que ce type de radar, utilisé depuis plusieurs années en France, n’a jamais fait l’objet d’une demande d’homologation en Belgique mais que si cela devait être le cas, le dossier “ferait l’objet d’une étude attentive”. Elle ajoute en outre que ce type d’outil présente un défaut majeur, soit celui d’impliquer la présence effective obligatoire d’un agent derrière les jumelles.

”De plus, les jumelles ne prennent pas de photo lorsqu’un excès de vitesse est constaté, ce qui pose un problème pour verbaliser l’infraction”, précise-t-elle.

Elle insiste aussi sur le fait qu’il existe déjà d’autres moyens pour contrôler la vitesse des véhicules sans nécessité la présence d’un policier. Certains automobilistes ont d’ailleurs déjà pu mesurer à quel point ils sont efficaces.

Valérie Debue se dit toutefois ouverte au développement de technologies nouvelles, tout en précisant que, malgré les nombreuses rencontres effectuées dans les milieux concernés, elle n’a jamais été interpellée par des services de police pour l’utilisation de ce type de radar.

Elle conclut enfin en rappelant que d’autres projets sont actuellement à l’étude, dont celui du développement de radars tronçons déplaçables.

Vias favorable aux radars-jumelles mais pas n’importe où…

L’institut de sécurité routière Vias se dit par contre favorable à l’utilisation de tels radars-jumelles en Belgique, même si cela nécessiterait la présence non pas d’un mais bien de plusieurs agents sur le terrain puisqu’il en faudrait non seulement un derrière les jumelles, mais également un sur une moto qui soit susceptible d’intercepter derechef l’automobiliste en infraction.

”Le radar-jumelles peut être utilisé à des endroits où l’on ne sait pas placer d’autres types d’outils de contrôle et de plus, il a une portée assez grande, nous explique Benoit Godart, porte-parole de Vias. Nous pensons qu’il faudrait cibler les contrôles sur les routes particulièrement accidentogènes et viser uniquement les dépassements de vitesse très importants. Cet outil compléterait la panoplie de ceux dont nous disposons déjà et permettrait un accroissement de la sécurité sur les routes particulièrement dangereuses.”

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