Ramegnies-Chin : il répond à sa frustration par de la violence
Il conteste lui avoir porté des coups. La victime, pour qui il avait des sentiments, se retrouve paralysée de la main droite.
- Publié le 04-06-2023 à 14h02
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”Je l’ai juste repoussée”. Une fois de plus cette phrase est prononcée devant le tribunal. À la barre, l’individu d’une trentaine d’années reconnaît avoir assené une gifle à son amie. Le même jour, une deuxième scène de violence se produit, mais celle-ci est contestée par le prévenu. Dans son chef, coups et blessures volontaires avec comme circonstance aggravante une incapacité de plus de quatre mois sont retenus.
”Il n’y aura jamais rien entre nous”
Avant d’évoquer les faits, l’avocat de la victime contextualise : “Les deux parties se connaissent depuis huit ans. Elle le considère comme un frère. Il a toujours souhaité plus qu’une simple amitié. Monsieur n’accepte pas d’être rejeté par ma cliente. Lorsqu’il est frustré, il répond par des coups. C’est lui-même qui avoue avoir déjà été agressif. Dans plusieurs messages échangés avec la mère de ma cliente ou celle-ci, Monsieur s’excuse de son” comportement honteux”. Jusqu’à preuve du contraire, on ne peut pas forcer quelqu’un à se mettre en couple. Quand ma cliente lui dit une bonne fois qu’il ne se passera jamais rien entre eux, il explose”.
Le 30 juin 2019, le ton monte et la dame s’enferme dans une chambre à l’étage. L’homme force la porte. La femme lui donne une gifle, rendue immédiatement par l’homme. La dame “laisse passer l’orage”, comme elle le mentionne dans son audition. N’entendant plus de bruit dans l’habitation quelques heures plus tard, elle descend… Le prévenu “lui fonce dessus comme un rugbyman”. La victime est propulsée dans le terrarium se trouvant juste derrière elle. “La description des faits par ma cliente concorde avec les rapports médicaux. En plus des hématomes et d’une entorse à la cheville, ses ligaments de la main droite vont être sectionnés à cause des éclats de verre. Actuellement, quatre de ses doigts sont paralysés, elle a perdu l’usage de sa main droite, ce qui a entraîné la perte de son travail, puisqu’elle était chauffeuse poids lourd”.
L’acquittement pour la seconde scène de coups
La procureure du roi met en avant les conséquences graves de ces altercations. “Pour le prévenu, c’est Madame qui souhaite lui faire porter le chapeau pour une question d’assurance. Il dit même dans son audition qu’il ne s’intéresse plus à elle. Or, des SMS semblent prouver le contraire”. Dix-huit mois de prison sont demandés.
La défense distingue les deux scènes de coups. “Mon client reconnaît la gifle, mais ce n’est pas cela qui a créé l’incapacité de plus de quatre mois. C’est la chute de madame dans le terrarium. Or monsieur conteste l’avoir fait tomber. Aucun message échangé et lu devant le tribunal ne démontre cela. Je sollicite l’acquittement pour la circonstance aggravante”. Pour l’avocate du prévenu, un doute subsiste. Elle demande la requalification des faits en coups et blessures simples, avant une suspension simple du prononcé. Le jugement sera rendu le 29 juin.