Le jeu de touche-touche aurait dérapé dans l’école tournaisienne : un surveillant poursuivi
Un surveillant de garderie est poursuivi pour avoir porté atteinte à l’intégrité physique de deux fillettes de 11 ans.
- Publié le 08-06-2023 à 12h55
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Clément (prénom d’emprunt), 28 ans, n’en menait pas large à la barre. Il est poursuivi pour avoir porté atteinte à l’intégrité physique de deux fillettes, alors âgées de 11 ans (en 2021) dans l’enceinte d’une école tournaisienne, avec la circonstance aggravante qu’il les encadrait en tant qu’éducateur.
”J’ai joué avec elles mais jamais dans le but de les agresser sexuellement, explique Clément. Elles étaient dans le hall, se couraient après et criaient. Moi, j’étais alors dans la cour. Je suis arrivé et elles m’ont expliqué leur jeu, qui ressemblait à une petite bagarre. Une sorte de touche-touche un peu agité”.
Le 8 septembre 2021, le prévenu s’était alors mis à jouer avec les deux fillettes, les tenant notamment par les hanches alors qu’elles se mettaient dans la même position que les sprinters avant une course.
Entre 15 et 20 minutes
Clément admet que son rôle n’était pas de jouer avec elles. Les deux enfants ont indiqué qu’il les attrapait par les cuisses et les hanches, près des parties intimes, qu’il leur faisait des caresses et comptait jusqu’à 5 avant de les lâcher.
Au total, le jeu avait duré de 15 à 20 minutes. “Mais pourquoi avoir, durant autant de temps, focalisé votre attention sur deux fillettes alors qu’il y avait d’autres enfants sous votre responsabilité ?”, s’interroge la présidente.
La maman d’une des victimes était présente : “Les deux petites ont dit la même chose et je ne mets pas la parole de ma fille en doute”.
Le ministère public a relu la déclaration d’une des gamines : “Il me tenait par l’entrejambe. Il remontait nos t-shirts et nos shorts et nous frottait”.
Elle avait demandé au prévenu de stopper mais à un moment, il s’est couché sur elle, dit-elle. “Un peu comme si on faisait l’amour. Il a touché mes seins”.
Le ministère public a précisé que Clément, alors qu’il était mineur, avait été impliqué dans des faits d’attentat à la pudeur.
”Dans le dossier qui nous occupe, Monsieur était éducateur. Je requiers 37 mois de prison et l’interdiction d’exercer tout métier en contact avec des mineurs”.
Viré sur le champ
La défense a livré plusieurs précisions. Elle a d’abord signalé que son client n’avait pas le statut d’éducateur.
”Il avait été engagé comme surveillant pour la garderie du mercredi après-midi. Dans les locaux, il y avait une cour et un hall intérieur. Une des petites avait prévenu un autre éducateur qui a informé la directrice de ce que mon client aurait eu les mains baladeuses.
Mon client avait été viré sur le champ par la directrice. Mais depuis le début, il conteste, rappelle l’avocate de Clément. D’accord, son rôle n’était pas de jouer et il a peut-être eu un geste malheureux. Il a pu y avoir une certaine interprétation dans le chef des fillettes. Aucune trace de pédophilie n’a été retrouvée dans son GSM. Mon client, s’il a vraiment agi de la sorte, avait plus de 100 % de chances de se faire prendre puisqu’il y avait du monde autour de lui. Il y a un doute. Nous sollicitons l’acquittement.”
Jugement le 27 juin.