Herseaux: déjà dans le collimateur de la ville, la société Delrue veut poursuivre son développement... Avant de régulariser sa situation
L’entreprise flamande exaspère ses plus proches voisins par ses nuisances et sa fâcheuse tendance à contourner la loi et à en minimiser les conséquences. Une demande de régularisation est en cours.
- Publié le 13-09-2023 à 09h03
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C’est l’histoire d’un géant de l’industrie établi en bordure d’une zone résidentielle. Histoire qui, vu la configuration de l’endroit, ne peut pas ressembler à un long fleuve tranquille.
En 2020, l’entreprise Delrue était déjà dans le collimateur de la Ville de Mouscron, suite à de nombreuses plaintes de riverains. En trois ans, la situation n’a pas tellement changé. La société flamande avait quitté Ichtegem pour Herseaux en 2003, où Jean-Pierre Detremmerie leur déroulait le tapis rouge. Delrue s’y était agrandie, souvent au mépris des règles et de la logique et envisage encore d’étendre son territoire.
"Les murs qui délimitent le territoire de l’entreprise défigurent le quartier et s’élèvent en bordure des jardins des riverains. Les nuisances sonores continuent. Les écarts au permis unique délivré en 2019 sont flagrants, comme en témoigne la hauteur des bâtiments", énumère Sylvain Terryn.
Le conseiller communal Écolo poursuit: "Nous sommes déjà intervenus à plusieurs reprises au sein de cette assemblée. Et aujourd’hui, on apprend que Delrue dépose une nouvelle demande pour aménager un parking pour véhicules légers du côté des habitations alors même que les conditions initiales ne sont pas respectées. Est-ce bien raisonnable ? ", questionne l’élu.
Pas de pignon-sur-rue pour le marchand de fer Delrue
Construire d’abord et se régulariser ensuite. C’est trop souvent ce qui arrive quand des sociétés venues de Flandre s’installent en Wallonie. Delrue en est un (mauvais) exemple. "Le collège communal s’était positionné en 2020 pour signaler des manquements et demander une régularisation. Les écarts ou manquements sont constatés depuis 2019", confirme Brigitte Aubert.
Et trois ans plus tard ? "La nouvelle demande de permis unique, celle qui est en cours, vise à régulariser les écarts pris par rapport aux précédents permis. " Le collège communal rendra son avis dans quelques jours, sur base des remarques récoltées lors de l’enquête publique, qui s’est clôturée le 30 août.
Les réclamations portent sans surprise sur les nuisances sonores et olfactives, les caméras tournées vers les habitations, la présence d’un talus mal agencé et mal entretenu, les murs de béton ou encore la gestion des déchets de l’entreprise.
Le dossier est en instruction à l’urbanisme et ces différentes remarques ont été présentées au Collège.
Brigitte Aubert rappelle tout de même que le Collège communal "n’est" pas l’autorité compétente"dans ce dossier et que la décision finale revient aux" fonctionnaires technique et délégué" de la Région wallonne.
Il n’empêche: la ville doit prendre ses responsabilités. Quelle sera la position des autorités communales ? "Nous nous rangeons sur les remarques émises par les riverains", conclut Brigitte Aubert. Il faudra certainement taper du poing sur la table. Car Delrue n’a probablement pas l’intention d’arrêter ou de ralentir sa marche en avant.