Basècles: la famille Degand ferme sa jardinerie pour changer de cap
Le couple de gérants de la jardinerie de Basècles (Belœil) a décidé de raccrocher afin de se concentrer sur ses autres occupations professionnelles. C’est la fin d’une belle aventure qui aura duré dix-huit ans.
Publié le 03-02-2023 à 15h08
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À l’aube du lancement de la saison des plantations, les rayons de la jardinerie Delbard à Basècles sont encore bien achalandés avec les stocks de l’année dernière. Ne vous y fiez cependant pas puisque les portes du magasin se sont définitivement fermées ce mercredi 1er février. Une action de liquidation de la marchandise sera organisée prochainement.
Pour Jean-Vincent Degand et son épouse Anne, cela signifie la fin d’une aventure familiale, pourtant florissante, initiée il y a dix-huit ans à la rue des Préaux.
"On est partis d’une page blanche. Notre bébé a bien grandi sur deux implantations différentes, d’abord au sein d’une jardinerie située à une centaine de mètres de notre site actuel, que l’on a investi voici six ans. Cette nouvelle construction nous a permis de gagner en espace (800 m ètres carrés) tout en proposant davantage de places de parking", raconte le gérant de Degand Jardins Services, une enseigne passée sous la bannière du groupe français Delbard en 2021.
Pas une faillite mais une reconversion professionnelle
Si le couple d’indépendants franchisés a décidé de mettre la clé sous le paillasson, c’est pour pouvoir se recentrer sur son autre activité professionnelle exercée en parallèle. "Il s’agit d’un changement de cap et non d’une faillite", insiste Jean-Vincent Degand, qui exerce depuis dix ans comme grossiste et producteur de plantes aromatiques et de légumes à repiquer pour les professionnels du secteur.
"Le volume de ventes auprès des jardineries (NDLR: son rayon d’action s’étend jusqu’à Namur) a doublé ces cinq dernières années. Vu l’ampleur qu’a prise cette activité, cela devenait difficile de tout gérer de front, surtout que j’effectue les déplacements pour approvisionner les clients. Il y avait un choix à poser et mon épouse viendra me seconder à la tâche. Si j’avais voulu maintenir la jardinerie, il aurait fallu réinvestir de l’argent afin de mieux répondre aux évolutions des modes de consommation. Le métier est en pleine mutation, avec la nécessité de diversifier et d’étoffer, toujours plus, la gamme de produits. Aujourd’hui, les gens ne viennent plus seulement en jardinerie pour acheter des fleurs ou des légumes mais aussi des articles de décoration, des petits animaux…"
« Un pincement au cœur pour nos clients »
On l’aura compris, le contexte actuel qui plonge de nombreux commerçants dans un marasme financier n’a pas été un élément déclencheur à la fermeture de l’exploitation basècloise.

Les conséquences des crises à répétition depuis trois ans (Covid, crash économique, inflation, flambée du coût des matériaux, des factures énergétiques…) ont néanmoins un peu précipité les choses, concède le Belœillois de 45 ans, qui dispose d’une formation d’ingénieur industriel en agronomie.
"Rien que pour les frais énergétiques, on est passé du simple au double. La baisse du pouvoir d’achat est bien perceptible. En magasin, les ménages sont plus regardants à la dépense et se limitent au strict nécessaire. Les achats compulsifs, c’est fini."
Même si la disparition de la franchise Delbard Basècles est une décision mûrement réfléchie, l’émotion est vive dans le chef de Jean-Vincent Degand. "J’arrête cette activité avec un pincement au cœur vis-à-vis de mes fidèles clients, avec qui nous avons toujours entretenu une relation très familiale. C’est la partie du métier qui va le plus nous manquer", confesse le gérant, qui a l’intention de mettre en vente la structure et son terrain.