L’opposition a dit non à la modification du règlement d’ordre intérieur du conseil communal. Ça chauffe !
Les fameuses questions d’actualité alimentent très souvent la fin des conseils communaux sur des sujets divers. Mais ces questions ont justement fait l’objet d’un débat à Péruwelz au sujet de la modification du règlement d'ordre intérieur du conseil communal.
L’opposition a saisi à bras ouverts l’occasion qui lui était donnée de décocher quelques flèches. Jimmy Ababio (PS) a ouvert le bal.
"Ce point pourrait s’intituler : réduction des droits des membres du conseil communal. Ici, on aura droit à une seule question d’actualité. Le temps pour s’exprimer va passer de 10 à 3 minutes et on ne pourra pas aborder un sujet qui aurait fait l’objet d’une actualité dans les deux jours francs précédant le conseil ! Pourquoi ?"
Le conseiller socialiste estime que le travail des conseillers communaux est ainsi malmené. "Evidemment, on peut reporter la question au conseil suivant, mais c’est tout de même embêtant."
Il a aussi évoqué la longueur des échanges, qui semble poser problème. "D’abord, je pense que de tels échanges sont constructifs et non dérangeants. Un conseil communal n’est pas un film. Un film, on sait quand ça finit. Pas un conseil communal. La séance permet aux citoyens d’avoir une idée de notre travail. En plus, désormais, elle est filmée et si la séance paraît trop longue pour certains spectateurs, ils ont la possibilité de la stopper et de la revoir durant les jours suivants."
Une autre ligne du règlement envisagé a fait bondir Jimmy Ababio. "Vous dites que la longueur des débats ne permettrait plus aux conseillers de voter convenablement les points. Mais si certains sont fatigués au point de ne plus savoir voter, alors il faut se poser des questions sur leur aptitude à exercer leur fonction de conseiller. En plus, vous aviez dit qu’un conseil d’une durée de 5 ou 6 heures ne vous dérangeait pas. Enfin, je ne vois pas en quoi nous allions à l’encontre du débat démocratique auparavant comme vous semblez le dire."
Pour résumer la pensée du PS, Dimitri Kajdanski a expliqué que son groupe ne voyait pas pourquoi il fallait modifier le ROI. "Les questions d’actualité ont été mises en place lorsque nous étions ensemble aux affaires et nous étions sur la même longueur d’onde lors des débats politiques menés durant la campagne. Ce n’est pas parce que les conseils se déroulent en distanciel qu’il faut diminuer la liberté d’expression des conseillers. On votera non !"
Opposition muselée ?
De son côté, Willy Detombe (RPP) a voulu rappeler que la liberté d’expression est un droit fondamental repris dans la déclaration des droits de l’homme. Il s’est adressé au bourgmestre.
"Vous vous attaquez aujourd’hui au cœur même de la démocratie. Mais voilà, cela ne m’étonne pas de vous, car vous ne supportez pas la contradiction. Sans liberté de pensée et d’expression, il n’y a plus de démocratie. Comment voulez-vous aujourd’hui avoir un débat démocratique au conseil communal, seule instance où l’opposition peut s’exprimer, si vous muselez celle-ci à une intervention par conseiller pour un maximum de trois minutes alors qu’elle était auparavant de dix minutes et au nombre de trois par conseiller ?"