Depuis quelques semaines, une Clinique du stress a vu le jour au Centre Hospitalier de Wallonie picarde. Cette dernière permet une prise en charge structurée du patient.
Dans la société actuelle, le stress a une place importante. Si tout le monde y est confronté, tout le monde n’est cependant pas outillé de la manière la plus adéquate pour y faire face. Si ce phénomène adaptatif est sain, puisqu’il est le moteur pour faire face aux contraintes de la vie, il peut devenir pathologique lorsqu’il n’est pas maîtrisé. Le stress devient alors la cause de divers problèmes de santé.
Une étude de 2004 a par ailleurs bouleversé les mentalités, et en particulier celle des cardiologues. En effet, cette étude a pu prouver que le stress était un facteur prédictif indépendant des maladies cardiovasculaires, au même titre que le tabagisme, le diabète, l’inactivité physique ou encore l’hypertension artérielle.
Un stress chronique, familial ou professionnel, augmente de manière significative les maladies cardiovasculaires, souligne le Dr Hubert Dereppe, cardiologue au Centre Hospitalier de Wallonie picarde. Je parle de cela car je suis cardiologue mais c’est aussi vrai pour d’autres maladies, comme le cancer notamment."
À titre d’exemple, le stress professionnel augmente le risque de maladies cardiovasculaires de 20 à 50 % selon les études. Le stress familial l’augmente quant à lui de 200 à 400 %. La dépression majore le risque de maladies coronaires de 60 à 90 % alors qu’une attaque de panique augmente le risque de 400 % ! " Nous avons eu malheureusement le cas la semaine dernière où une patiente nonagénaire a fait une crise de panique devant son fils qui avait le Covid. Elle a alors fait un AVC et en est décédée instantanément."
Plusieurs explications directes et indirectes peuvent aider à comprendre le lien qui existe entre le stress et les maladies cardiovasculaires. "Les explications directes sont assez faciles à comprendre, signale le Dr Dereppe. Les gens stressés ont un comportement inadéquat de compensation. Ils vont ainsi fumer plus et/ou adopter de mauvais comportements d’hygiène de vie en bougeant moins, en mangeant moins bien, etc. Du côté des explications indirectes, on sait aussi que le stress va provoquer des modulations hormonales et neurotransmetteurs, notamment des catécholamines, de l’adrénaline, etc., mais aussi des productions de cortisone dans le sang qui vont avoir un impact sur les vaisseaux, accélérer le processus d’athérosclérose et causer un ennemi dont on parle beaucoup, la micro-inflammation."
Si les professionnels de la médecine se penchent depuis de nombreuses années sur cette problématique, une avancée significative dans le traitement a vu le jour il y a quelques semaines du côté du Chwapi avec la Clinique du stress dont le Dr Hubert Dereppe est le coordinateur. "Cela fait deux ans que l’on travaille sur ce projet qui est la continuité de quelque chose qui a été lancé en 2003. Je suis très heureux de voir enfin une prise en charge structurée."
Le stress, ce mal du siècle qui ne doit pas être pris à la légère
Abonnés Publié le - Mis à jour le

© D.R.