Chantier de l’extension de l’école secondaire d’Estaimpuis : la dalle de béton s’est soulevée de 10 cm ! (photos)
Mauvaise nouvelle pour le chantier de construction de l’extension du Centre Éducatif Mitterrand Estaimpuis. Un important problème lié à la dalle de sol du bâtiment a été constaté.
Publié le 29-03-2023 à 10h56
Rares sont les chantiers sans couac… Si tout se passait bien jusqu’à présent, la construction de l’extension du Centre Éducatif Mitterrand Estaimpuis vient de faire face à une très mauvaise nouvelle et à un constat relativement inquiétant. Le point a été évoqué lors du conseil communal.
”Le 23 janvier dernier, les équipes des sociétés Tradeco et Interconstruct ont noté un problème lié à la dalle de sol du bâtiment, relate Patrick Vantomme (Écolo), rejoint sur la même question par Patrick Van Honacker (Pour Vous). Il s’avère en effet que la dalle au sol présente au R-1 (sous-sol), dans l’espace “salle multisport” a subi un soulèvement de grande ampleur, de 10 cm en son centre, tout comme les pieux qui se sont également soulevés !” Des fissures et des infiltrations d’eau sont aussi apparues.
Le bâtiment n’a pas bougé
L’échevin des Travaux, Frédéric Di Lorenzo, confirme l’information, mais rassure en expliquant que le bâtiment en lui-même n’a pas bougé et que sa stabilité générale n’est pas mise à mal. “Depuis cette découverte, de nombreuses réunions et études ont eu lieu, avec entre autres le bureau d’architecture, le bureau d’études en stabilité et les différents experts mandatés par les assurances, afin de définir les différentes causes probables ayant provoqué ce désordre, les différentes solutions s’offrant à nous pour la résolution dudit désordre ainsi que les impacts probables sur le calendrier du chantier.”
Soulevée par la pression de l’eau
Selon les premiers éléments, ce soulèvement de la dalle de béton aurait été provoqué par la présence d’une poche d’eau aux abords immédiats du bâtiment. “Ce qui n’était pas le cas lorsque nous avions réalisé les analyses de sol avant le lancement du chantier, relève l’échevin. Ainsi les données de l’époque ne sont plus les mêmes aujourd’hui, et donc les recommandations techniques (au niveau des pieux ou de la dalle) ne correspondent plus à la situation actuelle. Ce changement pourrait s’expliquer par le fait qu’en excavant, à une profondeur de 3,5/4 mètres pour construire la salle de sports en sous-terrain, on a créé du mouvement dans la terre et on l’a rendu plus poreuse. Ensuite par capillarité, elle a absorbé plus d’eau de pluie. Toute cette eau, suite aux importantes précipitations de ces derniers mois, s’est accumulée dans cette poche et face à la pression, la dalle s’est soulevée.”
Pas de nouvelle salle de sport à la rentrée
Des pistes de solution ont pu être dégagées. “L’option choisie est de réaliser une régulation de la hauteur d’eau aux abords du bâtiment par pompage semi-permanent et rejet de ces eaux à l’égout, annonce l’échevin des Travaux. On s’est en effet rendu compte que lorsqu’on descend le niveau de la poche d’eau, la pression diminue et la dalle redescend légèrement… On peut ainsi déterminer le niveau de pression maximale que peut supporter la dalle. Les différentes fissures apparues dans la dalle et les voiles béton devront être traitées par injection afin de minimiser le risque d’infiltrations d’eau future. Une natte drainante devra aussi être ajoutée dans le complexe de sol afin d’éviter que l’humidité résiduelle ne se retrouve dans la salle multisport. Une dalle de compensation de 18 cm sera ensuite coulée avant la pose du revêtement spécifique à l’infrastructure sportive.”
Frédéric Di Lorenzo annonce que le chantier se poursuit et que le bâtiment devrait bel et bien être terminé d’ici le mois d’août pour accueillir les élèves à la rentrée prochaine, à l’exception de la zone “sportive” concernée par le problème évoqué.
Une intervention des assurances, et le reste ?
Quant aux conséquences financières, pour l’échevin, il est encore trop tôt pour se prononcer. “Mais a priori les assurances Tout Risque Chantier interviendront pour couvrir les dommages constatés, à savoir la fissuration des voiles de béton, de la dalle ainsi que le rattrapage du niveau de la dalle existant afin de compenser les 10 cm plus haut au milieu, explique-t-il. Par contre, ne seront pas pris en charge par la TRC, mais par la Responsabilité Civile, tous les éléments amélioratifs pour éviter de se retrouver à nouveau face à une telle situation. Il y a aura notamment l’installation d’une ou deux pompes de relevage afin de permettre que l’eau ne dépasse plus un certain niveau et ne vienne apporter une pression trop importante…”