Le bourgmestre de Tournai craint un appel d'air, il ne veut pas voir de Calais bis au sein de sa commune.
Comme nous vous l'annoncions il y a quelques jours, la Plateforme pour l'Interculturalité à Tournai (PIT) occupe désormais de nouveaux locaux au sein de la rue Childéric, plus précisément dans l'ancien restaurant Patio'nément. Parmi nombreuses missions, la PIT organise un accueil de jour pour les transmigrants qui traversent notre pays dans le but de rejoindre l'Angleterre. Les responsables du PIT souhaitent notamment les informer sur les différentes possibilités d'accueil en Belgique. "Nous voulons aussi leur dire que la traversée de l'Angleterre, c'est dangereux", avait déclaré dans nos colonnes Maxime Dogot, co-président du PIT.
Le bourgmestre de Tournai, Paul-Olivier Delannois, se montre quant à lui critique quant à ce service rendu en plein centre-ville. "Quand le dossier a été présenté, j'ai dit à ces associations que s'ils faisaient cela, je voulais que ça soit loin de la Ville et certainement pas à quelques mètres de l'aire autoroutière de Froyennes ! Ils l'ont quand même fait, je prends cela comme un coup de poignard dans le dos."
Le mayeur étaie ses propos. "Il ne faut pas confondre migrant et transmigrant. Un migrant qui arrive en Belgique suit un parcours d'intégration en ayant passé par l'Office des Étrangers. Les transmigrants, malheureusement, ne veulent pas passer par ce système. La seule chose qui les intéresse, c'est de rejoindre l'Angleterre pour toute une série de raisons. Il y a pourtant possibilité qu'ils s'en sortent. Ces gens vivent des situations humaines dramatiques, catastrophiques. Ils sont érythréens donc, automatiquement, ils peuvent être reconnus comme réfugiés politiques. Le régime politique érythréen étant une Corée du Nord bis. S'ils suivent le parcours d'intégration à Bruxelles, ils seront reconnus et je serais le premier à les accueillir à Saint-Jean. Seulement, ils ne veulent pas."
La PIT veut justement sensibiliser toutes ces personnes aux possibilités qui existent en Belgique afin de ne pas les voir prendre la route vers Calais. "Si je croyais en l'objectif final, je serais le premier à applaudir. Seulement, je suis sûr qu'ils savent qu'ils vont réussir une fois de temps en temps mais que la très grande majorité n'en aura que faire et va continuer à vouloir filer en Angleterre. Les transmigrants viendront en journée pour reprendre la route de nuit. Et franchement, je peux les comprendre ! Ces gens ont traversé l'Afrique pour gagner l'Angleterre, ils ne vont pas abandonner à quelques mètres de l'arrivée."
Paul-Olivier Delannois sur l'accueil de jour des transmigrants à Tournai : "C'est un marchepied vers l'Angleterre que je ne reconnais pas"
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