Enghien: le début d'une grande et belle aventure !
Une équipe d'entrepreneurs ruraux a décidé de racheter une ferme avec l'aide de coopérateurs pour en faire un lieu de vie et d'économie en phase avec les enjeux d'aujourd'hui.
Publié le 09-12-2020 à 18h48 - Mis à jour le 09-12-2020 à 18h23
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Un projet unique s'apprête à devenir réalité entre Enghien et Silly, celui d'une ferme coopérative dont le lancement officiel a eu lieu ce mercredi apres-midi sur le magnifique site de la ferme Courte au Bois. Une équipe d'entrepreneurs de tous âges et de tous horizons s'est retrouvée autour d'un but commun: créer un lieu où cohabitent des projets professionnels positifs et ruraux en phase avec les enjeux de notre époque dont celui du développement durable.
Après avoir parcouru la campagne à la recherche du site idéal, ces derniers ont fini par le dénicher. Ils ont eu un véritable coup de coeur pour cette ferme située en bordure du bois de Silly et de la Marcq. Entourée de dix hectares de terres, celle-ci comprend des granges, des hangers et deux maisons qui occupent une superficie globale de 2000 m2.
"L'objectif est d'y rassembler les citoyens, les artisans et les producteurs du monde rural au sein d'une coopérative dont les missions seront au nombre de trois", confie Stephan De Brabandere, un des porteurs du projet. Appelée à devenir une pépénière d'entreprise rurale, celle-ci accueillera des projets débutants tout comme des PME déjà bien lancées tout en mettant à leur disposition une infrastructure flexible et un maximum de synergie.
"Par le biais principalement de l’élevage et du maraîchage, nous allons également produire de l’alimentation sur les terres existantes mais également contribuer au dynamisme et au tourisme local via l’organisation d’événement et le développement de petits hébergements champêtres. En deux, mots, créer de la vie et de l’économie. Tous ces éléments suivront une ligne de base avec pour finalité de rapprocher les citoyens de la production rurale tout en étant respectueux de l’environnement", poursuit Stephan De Brabandere.
Même si l'idée d'un tel projet germait depuis longtemps dans sa tête et celles de ses partenaires, notre interlocuteur ne cache pas que la crise sanitaire n'a fait que les conforter quant à la nécessité et l'urgence de construire un monde beaucoup plus soutenable et durable pour les futures générations.
"La personne à qui appartient cette ferme a été sensible à notre projet et nous a donné jusqu’au 31 janvier pour signer l’offre d’achat la ferme. L'ensemble du projet représente un budget de 2.500.000€ sur deux ans, travaux d’aménagement inclus. Pour l'acquérir, nous proposons à tout un chacun de devenir coopérateur. Ce jour du 9 décembre 2020 marque le coup d'envoi de la première phase de financement avec l’émission de parts de coopérateur pour un montant total de 990.000€".
Valeur sociale et environnementale
Les instigateurs de ce beau projet lancent désormais un appel à tous ceux qui désirent le voir aboutir et qui envisagent de placer une partie de leur argent ailleurs que sur un compte épargne qui ne rapporte rien et dont on ne sait rien de ce que la banque en fait. "Tout en tenant la route financièrement, ce projet va créer bien plus que de la valeur financière. Il va offrir de la valeur sociale, environnementale, de l’emploi et même, à son échelle, contribuer à construire le monde de demain. Ce n’est pas un don, ce n’est pas un prêt. C’est investir une partie de son argent dans des parts d’une entreprise. C’est à dire détenir une petite part de cette entreprise qui donne des droits, notamment un droit de vote à l’assemblée générale pour décider de ce à quoi sera affecté le bénéfice".
Celui-ci pourra par exemple être alloué à investir sur le site, par exemple dans une chambre froide utilisée par plusieurs projets, mais aussi parfois être distribué en dividende, et donc à chaque propriétaire d’une part. Jusqu’au 31 janvier, chacun peut aller enregistrer sa promesse d’investissement sur maferme.be . Une fois le projet validé, chacun sera alors invité à confirmer sa prise de part de coopérateur.
"Nous ne sommes pas les premiers à rapprocher citoyens et agriculture dans la région. Il y a déjà de magnifiques entrepreneurs ruraux. Nous leur emboitons le pas, et voulons d’ailleurs les aider, notamment dans la communication et le partage d'infrastructures de transformation. C’est par contre unique de vouloir rassembler des centaines de citoyens comme coopérateurs et des dizaines d’entrepreneurs ruraux autour d’un même projet”, conclut Stephan De Brabandere.