Conseil communal de Frasnes-lez-Anvaing : les esprits s’échauffent à propos du CPAS
Le compte 2021 et la modification budgétaire au CPAS ont alimenté l’essentiel des débats. Un autre point a tourné à la foire d’empoigne.
Publié le 14-12-2022 à 15h01
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La modification budgétaire no1 et le compte 2021 du CPAS ont déjà été largement commentés dans nos pages (notre édition du 26/11/22). Si une présentation préalable à la presse par le président Valéry Gosselain arrange bien les journalistes – pour qui il n’est pas toujours évidemment de suivre les explications sans disposer des divers documents – qui ont lui poser plusieurs questions, elle a le don d’irriter certains représentants de l’opposition qui se sentent ainsi “doublés”.
Pas accessible à tous ?
Des informations intéressantes n’avaient pourtant pas été communiquées, notamment en ce qui concerne la résidence-services, cette “beauté” ouverte en août 2020, “en plein Covid “, rappelle le président. Un bouton d’alarme permet aux résidents de signaler un problème : “L’intervention est garantie dans les quinze minutes. mais cela va beaucoup plus vite. De 8h à 16 h, une employée administrative se rend sur place, de 16h à 8h et le week-end, cette mission est assurée par le concierge.” Valéry Gosselain rappelle les prix pratiqués : 1 000, 1 100 et 1 300 euros selon la situation du logement, plus 50 euros de charges, “une somme largement suffisante”. En option, le petit-déjeuner coûte 3 euros, le dîner 8,32 euros, et le souper 4,50 euros “au maximum “. Une heure de ménage revient à 11,50 €, un prix fixé afin de ne pas concurrencer les sociétés de titres services. Les dix-huit logements occupés en décembre 2022 le sont par 56 % de Frasnois, 22 % de personnes venant de la Wallonie picarde et 22 % issues d’autres communes. On y retrouve quatre couples et 14 célibataires. Les appartements les plus chers sont les plus prisés : avec vue sur les bassins (56 %), suivis de ceux avec terrasse à l’avant (33 %) et des autres, sans balcon, ni terrasse (11 %). Ce qui fait dire à M. Gosselain que le prix n’est pas un frein. Pour augmenter l’attractivité des lieux, outre la publicité, une réduction et deux journées Portes ouvertes, des animations sont proposées (leur coût : 4 200 euros en 2022). En 2023, les résidents décideront eux-mêmes du programme ; atelier yoga, peinture, danse de salon, etc. Et le site sera végétalisé (haies, plantes…), en partenariat avec le Parc naturel du Pays des Collines. “En décembre 2023, je suis certain que je vous annoncerai qu’elle est remplie “, assure le président.
Les membres de la minorité ne se montreront pas trop critiques, même si Didier Verdoncq (Écolo), après s’être interrogé sur l’absence probable de formation des personnes chargées d’intervenir en cas de souci, a calculé qu’en réalité, le séjour revient, en moyenne, à 1800 euros : “Voilà, c’est un fait, mais le prix peut être un obstacle. Ce n’est pas donné à tout le monde !” Michel Devos (PS) suggère qu’une réflexion soit ainsi menée avec l’IPPLF. Deux locations dépendent de CPAS “mais ceux-ci sont extérieurs à la Commune”, précise encore M. Gosselain.
“Des choses à cacher ! ”
L’examen du point suivant prendra vite une tournure houleuse. Valéry Gosselain explique qu’il ne peut pas présenter la communication concernant le plan d’action suite à un audit des membres de la hiérarchie du CPAS établi par Mensura : “Je vous l’ai signalé par mail le 9/12, Il doit d’abord être soumis aux organisations syndicales. Pas question de me mettre à mal avec elles !” Pour Michel Delitte, “il n’y a pas de fumée sans feu. Quelque chose a dû se passer au sein du CPAS. Dès lors, le conseil étant sa première tutelle, le rapport doit être présenté à huis clos.”
Impossible pour le président, qui hausse le ton. La bourgmestre sort de ses gonds, menaçant de faire sortir le conseiller HC s’il continue à parler. Jacques Dupire tente de crier plus fort que Carine De Saint-Martin (qui estimera qu’on lui manque totalement de respect) : “Fallait pas le mettre à l’ordre du jour, alors ! “M. Gosselain reconnaît qu’il a eu tort. Tout le monde hurle. “C’est moi qui ai la police de l’assemblée. Okay ? Si vous n’êtes pas contents, sortez…” dit la bourgmestre. Pour M. Dupire, “s’il y a des faits graves, nous devons le savoir !”“Non !”“Si ! “…“Elle est belle, la démocratie frasnoise !”, intervient M. Delitte. Le calme reviendra enfin pour examiner le compte 2021. Sans surprise, l’opposition, en bloc, votera contre.