Arnaud De Lie prudent avant Milan-Sanremo : “Je n’arrive pas dans la condition que j’espérais”
L’Ardennais est sorti un peu moins bien de Paris-Nice, mais il espère malgré tout obtenir un résultat dans la Primavera, son premier monument.
Publié le 17-03-2023 à 15h33 - Mis à jour le 17-03-2023 à 15h51
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Placé juste un cran en dessous de tous les grands favoris dont on parle depuis plusieurs jours à propos de Milan-Sanremo, le tandem de leaders présentés par l’équipe Lotto-Dstny attend en embuscade. Au départ d’Abbiategrasso d’où s’élance la classique italienne pour la première fois en 116 ans, Caleb Ewan, deux fois deuxième de la Primavera (en 2018, derrière Vincenzo Nibali, et en 2021, quand Jasper Stuyven surprit tous ses adversaires), partagera les responsabilités avec Arnaud De Lie. Le jeune Ardennais, 21 ans depuis jeudi, découvrira la Classicissima, qui sera d’ailleurs son premier monument classique. Ce vendredi, à la veille de l’épreuve, Arnaud De Lie s’est exprimé à nouveau sur ses débuts dans la Primavera.
Les trois cents kilomètres de Milan-Sanremo ne vous font pas peur ?
”C’est vrai que nous n’avons pas beaucoup l’occasion de couvrir cette distance. Mais on s’entraîne plus avec le chrono qu’en regardant les kilomètres. Milan-Sanremo, c’est six heures trente, sept heures de course. Je suis prêt à relever ce défi. J’ai effectué l’an passé deux courses qui duraient aussi longtemps, Gand-Wevelgem et le Grand Prix de Plouay, et je n’étais pas cramé à la fin. On sait que ça se joue à la position et aux jambes. En fait, j’ai plus peur de ne pas être là au bon moment.”
Que pouvez-vous apprendre dans une telle course ?
”Il y a beaucoup à apprendre. Vous l’avez dit, elle fait trois cents kilomètres, il faut les connaître. Il faut pouvoir être économe de son énergie jusqu’au moment où on en a besoin. C’est une course spéciale et c’est mon premier monument.”
Vous espérez malgré tout obtenir un résultat sur la Via Roma ?
”Ce serait dommage de ne pas venir ici avec un peu d’ambition. Pour obtenir un bon résultat, il faut être bien positionné aux capi, ensuite à la Cipressa et enfin au Poggio. Surtout, il faut avoir la jambe. C’est simple, il faut donc être bien placé et avoir les jambes qui répondent.”
Après votre très bonne première année et votre excellent début de saison, ne ressentez-vous pas beaucoup de pression ?
”Non. J’ai fait un Paris-Nice un peu moins bon que je ne l’espérais et je n’arrive pas dans la condition que j’espérais. Je suis au départ avec ambition, mais pas comme lors du week-end d’ouverture en Belgique, au Circuit Het Nieuwsblad et à Kuurne-Bruxelles-Kuurne, où j’étais motivé par l’envie de la victoire.”
Vous dites que vous n’êtes pas en condition, que se passe-t-il ?
”Je ne suis pas vraiment tombé malade, mais j’étais un peu moins bien juste après Paris-Nice, mais c’est passé, je reviens bien. Normalement, ça devrait bien se dérouler pour Sanremo.”
"Si j’ai la jambe et s'ils attaquent, je tenterai de suivre Pogacar et tous les autres hommes forts."
Dans votre équipe, il y a aussi Caleb Ewan. L’Australien dit : “Notre tactique, c’est secret, j’espère qu’Arnaud et moi serons dans la finale et vous verrez alors ce que nous avons décidé. Car on a un plan. On a prévu cette possibilité.” C’est exact ?
”Oui, notre tactique est bien précise. Je serai protégé par Jacopo (Guarnieri) dans la première partie de course et Caleb sera avec Jarrad (son compatriote Jarrad Drizners). Après, en effet, on garde le reste pour nous, on verra ce qui se passe après les capi, la Cipressa et le Poggio.”
On s’attend à ce que Tadej Pogacar prenne la course en main et la durcisse dès la Cipressa. S’il attaque, vous allez le suivre ?
”Il faudra peut-être y aller pour suivre Pogacar et tous les autres hommes forts. Pour cela, il faut avoir les capacités. Si j’ai la jambe et s’ils s’attaquent, je tenterai de suivre. On peut faire beaucoup de scénarios et finalement un seul sera le bon. Voire aucun de ceux auxquels on a pensé avant la course. Nous avons le luxe d’avoir deux finisseurs dans l’équipe, il faut bien utiliser ces deux cartes.”
Caleb Ewan et vous, croyez-vous en un sprint massif ? Cela fait six ans, et le succès d’Arnaud Démare, qu’il n’y en a plus eu.
”Il n’y a jamais eu cent cinquante coureurs qui sprintaient sur la Via Roma. Il n’y a pas que Lotto-Dstny qui a des finisseurs. D’autres équipes disposent de finisseurs. C’est aussi un des problèmes de cette course, il y a des hommes rapides et d’autres en profitent. Nous, on en a deux dans nos rangs, c’est du luxe d’avoir cette opportunité.”