Quatre choses à savoir sur Karel Sabbe, le Belge finisher de la Barkley
Derrière le 17e finisher de l’histoire de l’une des courses les plus dures au monde, il y a un dentiste gantois de 34 ans. Mais pas que… Voici quelques traits de caractères, anecdotes et autres statistiques sur ce personnage atypique.
Publié le 17-03-2023 à 09h16 - Mis à jour le 17-03-2023 à 16h18
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Avant ce vendredi, seuls 15 athlètes étaient parvenus à venir au bout de la Barkley Marathons, une épreuve complètement barge d’ultra-endurance née en 1986 et considérée comme l’une des plus difficiles au monde. Après 5 boucles pour un total de près de 200 km et 20000 mètres de dénivelé positif en autonomie totale à travers les forêts inhospitalières de Frozen Head State Park dans le Tennessee, le Gantois Karel Sabbe s’est ajouté à cette liste, au même titre que le Français Aurélian Sanchez et, pour la seconde fois, l’Américain John Kelly.
Véritable aventurier, le dentiste de 34 ans, qui en était à sa 3e participation sur ce format né de l’imagination de Lazarus Lake, est l’une des stars mondiales de l’ultra-endurance. En 2021, ce jeune papa s’offrait les 2650 km de la Via Alpina. Auparavant, il avait notamment battu les records de traversée de sentiers mythiques de l’autre côté de l’Atlantique tels que l’Apalachian Trail (3500 km) ou le Pacific Crest Trail (4500 km).
Voici quatres choses à savoir pour mieux comprendre qui est Karel Sabbe, le Belge finisher de la Barkley.
1. Karel Sabbe aurait pu être un footballeur de bon niveau
Karel Sabbe aurait pu devenir un footballeur de bon niveau national à Waregem (Racing), ville où il est né. Mais pendant ses études universitaires, il s’est dirigé vers la course à pied. Combiner ses cours et le ballon rond de manière intense était difficile pour lui. Et il se blessait souvent. Du coup, il s’est mis à courir. De manière ludique d’abord, puis un peu plus sérieusement. Au fur et à mesure il a pris goût à la chose.
Après deux marathons sous les trois heures (2h58' et 2h59'), il s’est rendu compte qu’il aimait vraiment courir, mais qu’il lui fallait plus de kilomètres. En 2015, un an après son “interlude marathons”, il a participé en Nouvelle-Zélande à une course appelée Coast to coast race. Un trail de 36 km, 67 km de kayak et 140 km de vélo. L’effort au long cours s’était installé dans ses rêves…
2. Karel Sabbe est le deuxième Belge à s’être inscrit sur la Barkley
Depuis 1986 et la première édition, quelque 800 candidats différents ont osé se frotter à la Barkley. En 2019, Karel Sabbe était là pour sa première tentative. Avant lui, seul Wouter Hamelinck avait pris part à cette course folle. C’était en 2010. À l’époque assistant universitaire en mathématiques, Hamelinck avait terminé une boucle avant de renoncer.
On notera que cette année, un autre participant belge avait également fait le déplacement dans le Tennessee. Thomas Van Woensel a réussi à terminer dans les temps la première boucle avant d’abandonner dans la seconde. “J’étais épuisé, je dérivais à la fin de cette boucle”, a-t-il déclaré.
3. Nominé “personnalité inspirante” par Outside magazine
Fin 2018, Outside magazine, média américain consacré à toutes les activités outdoor, avait classé dans ses 10 personnes inspirantes qui avaient “redéfini les limites humaines” au cours de l’année écoulée. C’est que Karel Sabbe avait frappé fort les imaginations de l’ultra-running, en s’offrant le record sur l’Appalachian National Scenic Trail (3510 km sur la Côte est des États-Unis en 41 jours et 7 heures, soit plus de deux marathons par jour). Il détenait également avant cela le record sur le Pacific Crest Trail (4500 km du Mexique au Canada) en 52 jours et 8 heures, soit une moyenne de plus de 81 kilomètres par jour. Périple effectué lors de l’été 2016.
4. A Gand, une colline porte son nom

Lorsque vous êtes traileur néerlandophone, l’entraînement “D + ”, celui qui vous permet de vous améliorer pour le travail est côte, n’est pas évident. Si le sud du pays a le Signal de Botrange et ses 694 mètres comme point culminant, le nord s’arrête à 156 mètres avec le Mont Kemmel. Bref, nos amis doivent souvent prendre la voiture pour un entraînement de qualité.
Karel Sabbe, lui, préfère souvent ne pas perdre trop de temps et aligne les répétitions d’une petite colline de 30 m de D + à Gand. Il l’a déjà courue des milliers de fois, jusqu’à 100 fois lors d’une même séance. En 2019, cette colline était officiellement (présence de l’échevine des sports de Gand) baptisée Karel Sabbeberg, soit le Mont Karel Sabbe. Cela le fait…