La chronique d’Axel Merckx : “Joao Almeida, c’est la force tranquille !”
Notre consultant ne tarit pas d’éloges à propos de son ancien coureur portugais qu’il voit très capable de remporter le Giro.
Publié le 25-05-2023 à 14h15
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Je suis actuellement près de Lyon avec mon équipe sur l’Alpes Isère Tour, une des plus belles et dures épreuves du calendrier espoirs. Malgré tout, je suivrai attentivement la fin du Giro avec forcément, vous l’imaginez, un favori de cœur puisque Joao Almeida a roulé deux saisons chez nous avant de passer chez les pros. Après le deuxième chrono et l’abandon de Remco, j’avais parlé de mes deux favoris de cœur, Tao (Geoghegan Hart) et Joao mais le Britannique, qui était en grande condition, a malheureusement chuté et dû abandonner.
Le Portugais est quelqu’un qui sait se faire oublier, qui est intelligent, qui ne fait pas de grandes déclarations mais est toujours présent. On ne le voit pas beaucoup, alors qu’il est toujours devant mais il ne prend pas de vent. L’an dernier, il était déjà avec les meilleurs (NdlR : 4e) quand il a chopé le covid à trois, quatre jours de l’arrivée. Sa victoire mardi, ce n’est pas rien, il a attaqué, provoqué la décision et battu Thomas à l’arrivée.
J’espère que ça va continuer pour lui et qu’il va pouvoir concrétiser tout le bien qu’on pense de lui.
Il est jeune, avec un bel avenir, cela fait trois ans qu’il est à chaque fois présent sur le Giro, on voit qu’il s’améliore année après année. Il est patient et progresse palier par palier. Il est calme et posé. C’est une de ses forces. C’est ça, Joao Almedia, c’est la force tranquille !
Mais il reste trois étapes très difficiles, comme chaque fois sur le Giro où les écarts sont souvent restreints à quelques jours de l’arrivée, avant des dernières étapes décisives. Comme on dit toujours, la fraîcheur va jouer un rôle prépondérant. L‘état de santé de chacun et les pépins physiques aussi car après deux semaines très dures, le plus souvent dans des conditions météorologiques très difficiles, la résistance et le système immunitaire de tout le monde, mis à rude épreuve, sont entamés. Un coureur fatigué et affaibli est plus sujet à attraper un refroidissement ou des problèmes digestifs qu’en temps normal.
Cela dit, attention, ne vous méprenez pas, je dis : “Que le meilleur gagne !”. Si c’est Geraint Thomas ou Primoz Roglic qui s’impose, je leur tirerai aussi mon chapeau et je serai très admiratif. Thomas a déjà gagné le Tour, c’est quelqu’un qui ne lâche jamais rien, tout comme Roglic qui est déjà tombé quatre fois sur ce Giro. On a dit mardi qu’il a craqué, mais ce n’est pas vrai. Si vous craquez, vous perdez plus de temps, il en a même repris sur la fin de l’étape. Il a géré, il faut toujours s’en méfier et, on l’a vu sur la Vuelta, il y a deux ans, c’est quelqu’un qui s’améliore sur la troisième semaine d’un grand tour. Donc, rien n’est joué et tant mieux !