Egan Bernal ne participera pas au Tour de France: "Le doublé, j’y penserai plus tard"
Tous les signaux sont au vert pour Egan Bernal, qui a répété qu’il ne participera pas au Tour de France.
Publié le 25-05-2021 à 18h16 - Mis à jour le 27-05-2021 à 12h09
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Il a les cheveux ébouriffés du guerrier qui revient du champ de bataille. Il a donc gagné celle du lundi avec brio, ne laissant à personne d’autre le soin de s’adjuger l’étape reine du Giro. Installé dans le pullman de l’équipe Ineos, Egan Bernal répond aux questions de la presse, comme le veut la tradition en cas de journée de repos. Les interrogations affluent des quatre coins du globe sur l’écran mis à sa disposition par sa formation pour que les journalistes puissent le voir de manière virtuelle.
Il compte profiter d’une météo enfin plus clémente pour aller faire tourner un peu les jambes dans la région de Canazei, d’où le premier Grand Tour de l’année reprendra son chemin ce mercredi jusqu’à Milan. Où le Colombien devrait, sauf énorme revirement, monter sur la plus haute marche du podium, dimanche.
Tous les signaux sont au vert pour le vainqueur du Tour de France 2019. Il dit, pourtant, continuer à se méfier d’un dos toujours récalcitrant. "Il me fait toujours mal par moments. Le matin, par exemple. Et quand on avance dans l’étape, je sens qu’il se raidit. Je reste donc vigilant et continue à me faire traiter deux fois par jour par le physiothérapeute. Je dois veiller à trouver le bon équilibre. Il ne faut pas non plus que parce que je travaille trop à sa consolidation, ça finisse par craquer de nouveau."
Mais il ne s’inquiète pas outre mesure. "Je pense qu’il tiendra jusqu’à la fin du Giro. Aujourd’hui, j’ai plus mal aux jambes qu’au dos."
Cette course, qu’il découvre cette année, il la domine avec autorité. Et, depuis le départ de Turin, il s’est imposé à deux reprises, montrant un tempérament très offensif, ce qui dénote avec les vainqueurs de Grands Tours obnubilés par la prudence. "Au départ, la tactique était, pourtant, d’attendre et de ne pas trop s’exposer durant la première partie du Giro, précise-t-il. Mais l’adrénaline m’a incité à penser davantage avec mon cœur et celui-ci me disait d’attaquer afin de gagner du temps sur mes rivaux."
Ce qu’il a fait. Avec panache et succès. Et, aujourd’hui, il compte une avance confortable sur ses plus proches poursuivants. Simon Yates, cinquième, pointe déjà à 4:20. Aleksandr Vlasov est à 4:18, Hugh Carthy à 3:40 et Damiano Caruso à 2:24. Même s’il sait qu’il doit se garder de tout excès d’euphorie, Bernal se veut très optimiste quant à ses chances de victoire finale. Et peu importe qu’il n’excelle pas dans le contre-la-montre du dernier jour. "En principe, ça devrait passer. Je ne me vois pas perdre 2:30 ce jour-là", lance-t-il. De toute façon, il y aura encore de la montagne d’ici là. Et sur ce qu’on a vu jusqu’ici, on ne voit pas très bien qui pourrait le mettre vraiment en difficulté.
La Vuelta, mais pas les Jeux
S’il va au bout, il ajoutera son nom à la liste des coureurs ayant remporté le Tour de France et le Giro. Au vu de la forme qu’il affiche actuellement, on peut même imaginer que Dave Brailsford songe finalement à l’inclure dans sa sélection pour la Grande Boucle. L’envie de réussir le doublé la même année, comme Marco Pantani en 1998, pourrait le titiller. Au cours de la dernière décennie, ils sont deux à avoir essayé cet exploit. Vincenzo Nibali l’a même tenté à deux reprises. En 2016, il s’est classé 30e du Tour après avoir gagné le Giro et en 2019, il a fini 2e en Italie, avant une 39e place sur la Grande Boucle.
Vainqueur dans la Botte en 2018, Chris Froome est, lui, monté sur la troisième marche du podium deux mois plus tard à Paris. "Le doublé, j’y penserai plus tard", explique le Sud-Américain. "L’équipe qu’on alignera au Tour s’annonce très forte."
Et puis, il tient à ménager son dos. "Moi, je préfère me focaliser sur la deuxième partie de saison et, peut-être, rouler la Vuelta (NdlR : du 14 août au 5 septembre)."
Et les Jeux olympiques ? "Si je devais y prendre part, je chercherais à être à 100 % de mes capacités. Cela requiert une préparation spécifique. Et je ne pense pas que ce soit une bonne option avec mon dos. Aller à Tokyo me semble compliqué."
D. Le.