Last dance pour Peter Sagan en 2023
À la fin de la saison, Peter Sagan mettra un terme à sa carrière, avec l’image d’un grand champion et d’une énorme rock star des pelotons.
Publié le 21-02-2023 à 10h36
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Après Philippe Gilbert, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali, à l’automne dernier, c’est un autre monstre sacré qui quittera les pelotons à l’issue de cette saison. À 33 ans et quatorze saisons chez les pros, Peter Sagan a annoncé que 2023 serait sa dernière campagne sur la route avant que le Slovaque ne se tourne vers la discipline de ses premiers amours, le VTT, lui qui compte mettre un terme à sa carrière à l’issue des Jeux de Paris en août 2024. Il veut consacrer du temps à son fils Marlon qu’il avoue “ne pas voir assez”.
”Cette saison ne peut qu’être meilleure que la précédente, j’espère gagner une belle course WorldTour et aller au Tour où j’ai écrit de belles pages, mais c’est difficile de faire des pronostics en cyclisme”, a assuré le Slovaque. Il faut dire que Sagan, positif au coronavirus à au moins trois reprises ces deux dernières années, n’a pas encore vraiment brillé chez TotalEnergies où il est arrivé au début 2022.
"Peter Sagan donne de la couleur au cyclisme."
Avant cette ultime campagne, il reste ambitieux. Après sa reprise au Tour de San Juan, le coureur, qui annonce avoir passé un bon hiver (excellent, affirment ses proches), a prolongé sa présence en Amérique du Sud par un stage en altitude en Colombie. Il sera au Circuit Het Nieuwsblad et peut-être à Kuurne. Mais c’est Milan-Sanremo qui focalise tout spécialement son attention.
”Je veux la gagner, dit-il. Ce n’est qu’alors que je pourrai parler d’une carrière réussie. C’est une course simple mais difficile à gagner, elle m’a échappé quelques fois.”
En 2013 et 2017, il a terminé chaque fois deuxième et obtenu, en douze participations, neuf top 10 dans la Primavera.
Sous les maillots de Liquigas, Cannondale, Tinkoff, Bora-hansgrohe et TotalEnergies, Sagan s’est constitué un palmarès exceptionnel. Celui-ci recense 129 victoires, dont 121 UCI, parmi lesquelles trois titres mondiaux consécutifs (2015, 2016, 2017), deux monuments, le Tour des Flandres 2016 et Paris-Roubaix 2018, sept autres classiques (Gand-Wevelgem 2013, 2016 et 2018, le GP E3 2014, celui de Québec 2016 et 2017 et celui de Montréal 2013) ainsi que douze étapes du Tour, quatre de la Vuelta et deux du Giro sans parler des sept maillots verts rapportés à Paris (2012-2016 et 2018-2019).
Mais Peter Sagan n’est pas qu’un immense champion, il est aussi l’unique rock star d’une discipline qu’il n’a pas réellement dominée. Ses frasques, ses facéties, ses imitations, ses gestes de victoire, ses déclarations ou son look souvent particulier et le show qu’il a conjugué à tous les modes en font une des rares vedettes connues au-delà des pelotons.
”Quand j’étais petit, j’adorais regarder Valentino Rossi. Tout le monde voulait qu’il gagne pour voir comment il allait se comporter et j’ai vraiment envie de ça moi aussi”, avait-il expliqué un jour.
Devenu ambassadeur des cycles Specialized, qui l’ont suivi chez Bora puis TotalEnergies, et d’autres marques, il est entré dans une autre dimension où son énorme (pour le cyclisme) salaire (plus de cinq millions à sa meilleure époque) le confirme.
Qu’il finisse ses courses en “wheeling” ou signe un autographe en montant un col, Peter Sagan enchante les fans et fait du bien au cyclisme, disent les observateurs. Eddy Merckx, pas toujours prompt à dresser des louanges, l’avait encensé dans les colonnes de L’Équipe en 2015 : “J’aime son style, c’est un battant, un guerrier, qui attaque de loin et installe du mouvement. Et j’aime le personnage, extraverti. Par ses déclarations, Sagan donne de la couleur au cyclisme.”