La chronique d’Axel Merckx : “Pogacar est même capable de gagner Sanremo au sprint !”
Une chronique d’Axel Merckx.
Publié le 16-03-2023 à 16h11
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Vous l’avez sans doute compris si vous êtes fidèle à cette chronique, je suis sous le charme de Tadej Pogacar. La manière dont le Slovène a remporté Paris-Nice a assurément renforcé un petit peu plus encore l’admiration que j’ai pour le champion slovène. Ce que je trouve absolument fantastique chez lui, c’est sa faim de palmarès : il prend pratiquement le départ de chaque course ou de chaque étape pour la gagner si celle-ci est dans ses cordes, sans calculer. Je ne sais pas si c’est une soif de revanche qui l’animait sur une épreuve lors de laquelle il retrouvait un certain Jonas Vingegaard, qui l’a devancé sur le dernier Tour de France, mais il avait très certainement le besoin de se prouver qu’il pouvait battre le Danois. Cela ne veut pas dire pour autant que la hiérarchie est déjà établie pour juillet et la Grande Boucle, loin de là.
Je sais que beaucoup considèrent que Pogacar paiera à un moment ou à un autre de la saison la débauche d’énergie qu’il consent depuis le début de l’année. Très sincèrement, j’espère que cela n’arrivera pas sur la plus grande course du monde, car le coureur de chez UAE incarne une fantastique publicité pour notre sport et un bel exemple pour les jeunes coureurs. Tout le monde attend déjà son attaque sur les pentes du Poggio samedi, mais il est capable de gagner Milan-Sanremo au bout de bien d’autres scénarios, même au bout d’un sprint sur la via Roma !
"De Lie sait frotter. Reste à voir quel influx physique et mental il laissera dans une course de 300 kilomètres..."
Le premier monument de la saison marque l’entrée dans la période la plus déterminante de la saison pour les spécialistes des classiques. Wout van Aert a bien travaillé à sa condition sur un Tirreno-Adriatico remporté de manière assez magistrale par son équipier Roglic, mais j’ai l’impression que le staff de Jumbo-Visma a calibré son réel pic de forme pour le Tour des Flandres et Paris-Roubaix. La forme de van der Poel se dessine davantage sous la forme d’un point d’interrogation jusqu’ici, même si on l’a vu se muer en un fantastique poisson-pilote pour Philipsen sur la course des Deux Mers, et je crois donc que la Primavera pourrait faire office de baromètre. Un Milan-Sanremo qu’Arnaud De Lie découvrira aux côtés de Caleb Ewan. Le choix de l’équipe belge d’aligner deux sprinters n’a rien d’étrange selon moi, car ces coureurs ne possèdent pas le même profil. On dit parfois que Sanremo nécessite de l’expérience avant de pouvoir prétendre au succès, mais Arnaud est un gars qui sait frotter. Reste à voir quel influx physique et mental il laissera dans une course de 300 kilomètres…