Soudal-Quick Step, la déception du week-end d’ouverture : “Jumbo-Visma est devenu l'équipe que nous étions il y a quelques années”

Malgré les sixième et neuvième places sur le Nieuwsblad et Kuurne, l’équipe de Patrick Lefevere a semblé un sérieux cran en-dessous sur les premières classiques pavées de la saison.

KUURNE, BELGIUM - FEBRUARY 26 : Team Soudal - Quick Step pictured during the UCI 1.Pro Series 75th Kuurne Brussel Kuurne cycling race with start and finish in Kuurne on February 26, 2023 in Kuurne, Belgium, 26/02/2023 ( Motordriver Kenny Verfaillie - Photo by Nico Vereecken / Photo News
Contrairement à ses habitudes, Soudal-Quick Step était en retrait sur le week-end d'ouverture en Belgique. ©NVE

Jadis intraitable sur son terrain des classiques flamandes, l’équipe Soudal-Quick Step de Patrick Lefevere a semble-t-il dû passer le témoin à la surpuissante Jumbo-Visma sur ses courses de prédilection. Que ce soit au Circuit Het Nieuwsblad ou sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, l’équipe belge a été cantonnée à un statut de figurante.

Certes, Davide Ballerini a pris la 6e place à Ninove samedi et Fabio Jakobsen a sprinté vers une 9e place le lendemain à Kuurne, mais Soudal-Quick Step a toujours semblé avoir un coup de retard. Un spectacle qui n’a pas plu au grand patron Patrick Lefevere : “Je ne suis pas rentré du Rwanda (où son équipe disputait le tour national, NdlR) pour voir cela”, pestait-il dimanche à nos confrères du Nieuwsblad, obligé de reconnaître la supériorité des maillots jaune et noir. “Nous ne pouvons que constater que Jumbo-Visma est devenue l’équipe que nous étions il y a encore quelques années.”

Sur le Circuit Het Nieuwsblad, aucun coureur du Wolfpack n’a accompagné Dylan van Baarle lors de son offensive après le Molenberg. Pire encore, aucun des protégés de Patrick Lefevere n’a été en mesure d’intégrer le groupe de contre avec Tim Wellens, Matej Mohoric, Arnaud De Lie et Christophe Laporte sur le Mur de Grammont. Seul Ballerini se trouvait dans le premier “peloton” qui est revenu in extremis pour jouer le podium. “Sur le Mur de Grammont, je me suis retrouvé pied à terre parce qu’il s’est passé quelque chose devant moi”, tentait de se justifier Yves Lampaert après coup.

Idem le lendemain : quand Benoot et Van Hooydonck sont sortis, aucun coureur de Soudal-Quick Step n’a été en mesure de les accompagner, au contraire de Wellens et Mohoric. Si Jakobsen peut être crédité d’une belle prestation (malgré son sprint raté), il n’était entouré que de Sénéchal et Ballerini dans le peloton de poursuivants alors qu’Arnaud De Lie pouvait encore compter sur quatre coéquipiers. “J’étais très bien jusqu’à ce que cela tombe devant moi. Oui, c’est une déception mais la malchance à un mauvais moment peut être mortelle”, continuait Lampaert.

Pas habitués à être autant dominés

Des excuses que le grand patron Patrick Lefevere a eu du mal à accepter : “Malchance ? Ballerini était devant quand ils sont partis dans la Côte de Trieu, mais il n’a pas su y aller, tout comme Florian Sénéchal. Oui, Yves Lampaert a été gêné par la chute mais pour être clair, elle ne s’est pas produite à l’avant”. Pour Lefevere, si son coureur a été ralenti, c’est parce qu’il était trop loin dans le peloton. “La différence, c’est qu’avant, nous courions devant et n’étions pas gênés par les chutes.”

Lors des prochaines classiques pavées, Kasper Asgreen (malade) et Julian Alaphilippe (qui a couru en France week-end) réintégreront l’équipe et lui injecteront une sérieuse dose de qualité. Mais pour Lefevere, c’est la manière de courir de ses coureurs qu’il faut changer au plus vite : “Si Van Hooydonck se trouve à l’avant, alors quatre de nos coureurs sont capables de l’être également. Ce n’est pas le cas et j’ai l’impression que nous roulons trop défensivement, que nous ne voulons pas prendre le taureau par les cornes. Nous ne sommes pas habitués à cela.”

Les victoires sont là mais sur d’autres terrains

Si le week-end en Belgique n’a pas livré les résultats escomptés, le wolfpack a tout de même eu plusieurs opportunités de célébrer des succès. Alaphilippe a remporté l’Ardèche Classic, sa première victoire depuis le 23 juillet dernier sur le Tour de Wallonie. Mais surtout, Remco Evenepoel a triomphé sur l’UAE Tour (où Merlier a remporté deux étapes au sprint) après une prestation de haute volée sur Jebel Hafeet dimanche.

Ces résultats illustrent bien le changement de cap de Soudal-Quick Step depuis l’année dernière. Là où dans les années 2000 et 2010, l’équipe de Patrick Lefevere se concentrait avant tout sur les classiques lors de la première partie de saison, ce n’est plus le cas depuis l’explosion de Remco Evenepoel. Avec le prodige de Schepdael dans ses rangs, l’équipe de Patrick Lefevere espère désormais briller sur les courses par étapes et a fortiori les grands tours.

Le but est donc d’entourer au mieux le Brabançon sur ces épreuves : “C’est vrai que nous sommes en train de déplacer le curseur au sein de notre équipe”, confesse le grand patron. Quitte à sacrifier un peu de la dream team qui était tant redoutée sur les pavés du nord ? Pas pour Lefevere qui constate que les coureurs n’ont pas changé ces dernières années : “Ballerini a gagné le Circuit Het Nieuwsblad il y a deux ans. Et Lampaert reste Lampaert.”

Malgré un week-end d'ouverture compliqué, Soudal-Quick Step compte déjà 12 succès cette saison et trône en tête du classement des victoires. Et la saison des classiques ne fait que commencer. "Après deux jours de course, c'est comme si le monde s'était effondré. Je le répète depuis 35 ans, nous ferons le bilan après Liège-Bastogne-Liège", a conclu Lefevere. L'année dernière, c'est précisément sur la Doyenne que Evenepoel sauvait le printemps du Wolfpack. Cette année, il pourrait bien refaire le coup... mais un mois plus tard sur le Giro.

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