Van Aert : “Je m’attends à une grande bataille”
Assez détendu, Wout van Aert veut conclure sa saison de cyclo-cross en apothéose, avec un titre de champion du monde ce dimanche.
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Publié le 03-02-2023 à 19h49 - Mis à jour le 03-02-2023 à 21h27
Calme. Souriant. Serein. Et imperturbable. Wout van Aert s’est présenté avec un certain détachement, ce vendredi, en fin d’après-midi, face à la presse, dans l’hôtel de la délégation belge, le Van der Valk de Brasschaat, à une demi-heure de route du parcours du Championnat du monde.
Un parcours que l’incontournable leader belge n’avait pas encore été reconnaître. Même s’il a reçu de nombreuses questions concernant le tracé néerlandais. Avec une petite polémique qui a enflé en Flandres ces derniers jours au sujet de la position des planches, placées assez proches de l’arrivée. Est-ce un avantage pour son grand rival, Mathieu van der Poel ? Il a à chaque fois botté ces questions en touche. “Les planches, Mathieu les passe mieux que moi, oui. Je me suis aussi entraîné sur les planches. Mais je ne vous dirai pas combien de fois… Ce parcours d’Hoogerheide est cependant assez large. Il y a facilement des possibilités de dépasser un coureur.”
Si Wout van Aert a battu six fois cette saison son grand rival et si Van der Poel ne l’a devancé que quatre fois, le Belge a de moins bonnes statistiques sur le parcours d’Hooghereide, où il ne s’est jamais imposé dans le cadre de la Coupe du Monde. “Les statistiques, ça peut aller dans plusieurs sens, répond-il, amusé. Le fait de ne jamais y avoir gagné la manche de la Coupe du Monde d’Hoogerheide ne m’inquiète pas. Peut-être que cela vient du fait qu’elle a généralement lieu une semaine avant le Championnat du Monde et que mon esprit était à chaque fois concentré sur le Mondial (NdlR : elle n’a pas eu lieu cette saison avec la perspective du rendez-vous de ce week-end). Peut-être, je ne sais pas. Je n’ai rien contre ce parcours, au contraire, j’aime toujours bien y rouler, c’est chaque fois une bonne organisation. Et puis j’y ai aussi de bons souvenirs avec ma victoire au Championnat du monde chez les espoirs ici même. Le plus important, ce sera les jambes, dimanche.”
"Mathieu était vraiment très fort sur ses deux dernières épreuves."
Sur ce point, il se montre confiant : il est content de son niveau. “J’ai encore fait quelques bons entraînements, mais cela a été dans l’ensemble une semaine assez calme à la maison avant d’arriver ici. Je me suis préparé pour ce Mondial, mais pas comme si c’était le dernier grand objectif de ma saison. Car, dans la foulée, il reste celle de route, qui me motive beaucoup aussi. Avec des objectifs encore plus grands (NdlR : il rêve de remporter un monument flandrien, comme le Ronde ou Paris-Roubaix). Mais je suis satisfait de mon niveau, de ma préparation.”
Que pense-t-il de celui de son principal adversaire ? “J’ai regardé à la télévision sa victoire sur la manche de la Coupe du monde de Besançon, qui présentait un parcours similaire à celui que nous aurons dimanche, évoque le dernier maillot vert du Tour de France. Je pense que j’étais plus fort que lui pendant la période des fêtes. Mais il est bien revenu. Il était très fort sur ses deux derniers cyclo-cross. Je m’attends donc à une grande bataille pour ce Mondial. Il va sans doute attaquer. C’est dans sa nature. Et je trouve ça beau. J’espère donc que la lutte sera belle, comme nous en avons eu quelques fois cette saison. Mais, bien évidemment, j’espère en sortir vainqueur…”
Il n’a plus été champion du monde depuis 2018
Toujours favori du Championnat du monde de cyclo-cross (et de route), Wout van Aert n’a plus porté le maillot arc-en-ciel depuis son troisième et dernier titre d’affilée, à Valkenburg, aux Pays-Bas, en 2018. Depuis, il en a raté deux (suite à sa chute sur le chrono du Tour de France 2019 et il n’a pas fait le déplacement en 2022 aux États-Unis) et s’est classé deux fois deuxième, à chaque fois derrière son éternel rival. “Cela me paraît effectivement bien loin ! Surtout que je suis passé plusieurs fois près du titre de champion du monde sur la route et au niveau du contre-la-montre… Ces places d’honneur sont un peu embêtantes, vous vous doutez que je préfère la première place… Mais ce n’est pas pour ça que je ressens plus de pression. Sur un Mondial, j’ai toujours de la pression. Je commence à avoir l’habitude, c’est mon huitième Championnat du monde chez les pros… Et puis j’ai déjà remporté ce titre trois fois en cyclo-cross. Je ne suis donc pas en position de stress par rapport à ça. Si je ne gagne pas, ce sera dommage, mais cela ne signifierait pas que ma saison de cyclo-cross a été mauvaise.”
"A Benidorm, le parcours était aussi facile et rapide, nous étions cuits à l'arrivée."
Pour ce dimanche, Wout van Aert sait qu’il devra se méfier des erreurs techniques. “Sur un parcours aussi rapide, c’est toujours le piège, car on prend les virages à grande vitesse, analyse-t-il. Il y a des chances de chutes dans les virages sur ce parcours rapide. On l’a vu ce vendredi avec la chute de Laurens Sweeck sur l’épreuve de relais mixte. Mais ce n’est pas parce qu’un parcours est facile sur le papier que la course, elle, est facile. Prenez les exemples, cette saison, des épreuves d’Heusden-Zolder ou de Benidorm. Nous étions complètement cuits à l’arrivée !”
Et ils le seront certainement dimanche, après une heure à bloc.