Van der Poel a parfaitement mis son plan à exécution : “Je ne voulais pas que la course soit trop facile”
Plus fort sur les planches et dans la course, van der Poel a parfaitement géré son Mondial à domicile.
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Publié le 05-02-2023 à 20h05
Il n’avait encore jamais remporté un Championnat du Monde dans son pays. Mais, cette fois, Mathieu van der Poel est parvenu à décrocher l’arc-en-ciel à domicile. Malgré l’immense clameur d’une foule présente en grand nombre (avec plus de 40 000 spectateurs) sur le parcours d’Hoogerheide, son cri, à la fois de joie et de rage de vaincre a claqué dans l’air comme un coup de tonnerre quand il a franchi la ligne d’arrivée en vainqueur.
Cette victoire a beaucoup de valeur pour le Néerlandais. “Pour plusieurs raisons, a-t-il commenté en salle de presse. Parce que c’était à proximité de chez moi. Et aussi parce que je n’ai pas eu des périodes faciles ces derniers temps.” Il fait allusion au Championnat du monde sur route, en Australie, où il avait été emmené au poste de police la nuit précédant l’épreuve suite à une altercation avec deux adolescentes trop bruyantes dans le couloir de son hôtel.” Et il y a eu mes ennuis physiques, notamment à la période de Noël, ajoute Mathieu van der Poel. Mais j’ai su me battre pour revenir. J’ai tant travaillé pour obtenir cette victoire…”
Conquise au bout d’une épreuve parfaitement maîtrisée, du début à la fin. “Mon coéquipier Lars van der Haar a fait un début de course très rapide, détaille Mathieu van der Poel. C’est vraiment parti très vite mais je me suis senti directement bien et j’ai continué à ce rythme. Sur ce parcours, je ne voulais pas devoir me battre pour être bien placé.”
Il n’en a pas eu besoin. Il a rapidement été isolé en tête avec Wout van Aert, pour le duel intense attendu par les supporters très enthousiastes et les téléspectateurs. “J’ai vite compris que cela allait être compliqué de distancer Wout, poursuit le Néerlandais. Mais j’avais le sentiment que je n’étais pas le moins bon ce dimanche. Je ne voulais pas que la course soit trop facile, j’ai donc roulé fort. J’ai mis la pression sur Wout, notamment au passage des planches. J’étais plus rapide que lui à cet endroit, mais il revenait à chaque fois dans ma roue. Je me suis dit que je n’allais pas y attaquer dans le dernier tour, juste avant l’arrivée, alors que tout le monde pensait que j’allais y passer à l’offensive…”
"Nos duels ne sont pas terminés."
Assis à ses côtés à la conférence de presse, Wout van Aert acquiesce avec un sourire. “Wout passait bien les planches aussi. Si j’y attaquais, il serait revenu dans ma roue dans les escaliers et j’aurais abordé le sprint en tête. Ce n’était pas mon plan. Je suis très heureux que cela ait bien fonctionné, au bout de ce duel à nouveau intense. Cela a à nouveau été une belle bataille. Avec Wout, on se respecte.”
La petite tape de félicitations du Belge juste après la ligne en atteste. “Et nos duels ne sont pas terminés”, ajoute Wout van Aert. “S’il n’y avait pas nos duels, je pense que ce serait moins intéressant !” poursuit Mathieu van der Poel. On confirme ! Le public et les supporters des deux camps aussi. Par leurs luttes répétées tout au long de ces années, par ce duel déjà rentré dans l’histoire du cyclo-cross mais aussi de la route, ils font largement la promotion de leur sport.
À deux victoires du record
Avec son cinquième sacre au Championnat du monde, Mathieu van der Poel, qui va observer une semaine de repos avant de repartir en stage, se hisse à deux succès du record de victoires au Mondial, celui toujours détenu par Eric De Vlaeminck. Avec cinq titres de champion du monde, Mathieu van der Poel rejoint le Suisse Albert Zweifel, le Français André Dufraisse et l’Italien Renato Longo. À 28 ans, le petit-fils Raymond Poulidor aura encore de nombreuses possibilités de rejoindre Erik De Vlaeminck ou de battre son record. Même s’il sait que son éternel rival sera encore longtemps sur sa route…